« La santé sexuelle, une affaire de tous », (Dr Nyamugaragaza)

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À l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé Sexuelle, le 4 septembre 2024, le Dr Nyamugaragaza Bugini Nikita, chef du département de la Santé et de la Reproduction au sein de la Division Provinciale de la Santé du Sud-Kivu, a souligné l’importance de la santé sexuelle pour le bien-être général des individus.

Dans une interview exclusive accordée à La Prunelle RDC, le Dr Nyamugaragaza a expliqué que la santé sexuelle englobe le bien-être physique, mental et social, en lien avec les relations interhumaines, tandis que la santé reproductive concerne spécifiquement l’appareil reproducteur.

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Il a mis en évidence que les deux concepts sont interconnectés, soulignant que la santé sexuelle ne se limite pas uniquement aux relations sexuelles mais inclut également les aspects affectifs et sociaux des relations humaines.

Le Dr Nyamugaragaza a insisté sur le fait que, bien que la santé sexuelle soit cruciale pour tous, elle est souvent mal comprise ou mal abordée en raison des tabous culturels et des coutumes qui empêchent une discussion ouverte. Cette absence de dialogue contribue à des comportements à risque et à des conséquences graves, telles que la maternité précoce, les complications liées à la grossesse, les maladies sexuellement transmissibles et les violences basées sur le genre.

« La santé sexuelle est liée aux relations interhumaines et englobe le bien-être physique, mental et social, avec un accent particulier sur les relations affectives. Lorsque ces relations sont perturbées, cela peut avoir des répercussions sur la santé physique, ce qui peut conduire à la stigmatisation sociale de l’individu. Dans notre contexte africain, nous avons tendance à focaliser ces relations sur la personne de sexe opposé. Cependant, la sexualité ne se limite pas uniquement aux relations sexuelles ; elle évolue avec le développement de l’individu. À la naissance, les interactions sont entre l’individu et ses géniteurs, mais elles s’étendent progressivement au-delà du cercle familial. »

Le Dr Nyamugaragaza a interprété le thème de cette année comme un appel à une approche inclusive et collective de la santé sexuelle.

Selon lui, la sexualité fait partie intégrante de la vie humaine, de la naissance à la mort, et doit être abordée de manière ouverte et responsable dans tous les aspects de la société.

Il a critiqué la stigmatisation de certains aspects de la sexualité, tels que les relations entre personnes du même sexe, et a souligné que la société doit évoluer pour aborder ces sujets de manière plus inclusive.

Le Docteur Nyamugaragaza a également noté que les informations sur la santé sexuelle sont souvent insuffisantes dans les familles et les écoles, ce qui laisse les jeunes sans les connaissances nécessaires pour faire des choix éclairés.

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Nyamugaragaza a appelé à une meilleure éducation à la vie dans les écoles et à une rupture des tabous familiaux pour permettre une discussion ouverte sur la santé sexuelle. Il a également souligné que la stigmatisation sociale liée à des questions de santé ou d’orientation sexuelle peut avoir des effets dévastateurs sur la santé mentale et le bien-être général des individus.

« Dans notre culture, nous stigmatisons le terme LGBTQ+ et le contact sexuel entre personnes du même sexe. Ce sujet devrait être abordé ouvertement pour permettre aux individus de prendre des décisions responsables. Malheureusement, nous découvrons souvent la sexualité par des sources extérieures ou chez des pairs, plutôt que d’en discuter d’abord dans le cadre familial et ensuite à l’école. Les informations disponibles sur la santé sexuelle dans nos familles et nos écoles sont extrêmement limitées. Dans de nombreuses écoles, l’éducation sexuelle est considérée comme inappropriée, et dans certaines familles, des sujets que nous devrions aborder avec les enfants sont jugés indignes de discussion, alors qu’ils sont en réalité tout à fait normaux. »

Pour le Dr Nyamugaragaza, la Journée Mondiale de la Santé Sexuelle est une occasion de rappeler à tous l’importance d’une approche collective pour garantir le bien-être sexuel et reproductif. Il appelle les familles, les écoles et les communautés à s’engager activement dans cette démarche pour créer un environnement où les individus peuvent accéder à des informations fiables et prendre des décisions responsables en matière de santé sexuelle.

La Journée Mondiale de la Santé Sexuelle est commémorée chaque 4 septembre depuis 2010, en collaboration avec l’Association Mondiale de Santé Sexuelle et l’OMS. Le thème de cette année, « La santé sexuelle, une affaire de tous », met en lumière la nécessité d’une approche collective pour aborder ces questions essentielles.

Vinciane Ntabala

1 comment

  1. Bien dit De Robert surtout d’en parler. Seul bémol est qu’en lisant l’article, le lecteur a l’impression d’entendre un bon élève ayant bien assimilé ses leçons et qui les reproduit tel qu’il pense que le maître voudrait les entendre. Aucune once de critique, aucune prise en compte des autres sons de cloches, des autres sensibilités culturelles.

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