Le 5 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, les jeunes de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo, ont intensifié leurs efforts pour lutter contre la pollution plastique, un fléau qui menace la biodiversité, les écosystèmes aquatiques et la santé publique dans cette ville riveraine du lac Kivu.
À Bukavu, plusieurs organisations de jeunesse s’activent pour réduire l’usage des plastiques à usage unique et promouvoir des pratiques durables. Parmi les actions phares : la campagne « Bukavu sans plastique », qui se matérialise par des ateliers de sensibilisation, des cours éducatifs, mais aussi des actions de nettoyage, notamment l’opération « Lac Clean Up », menée sur les rives du lac Kivu.
Parmi les acteurs de cette dynamique verte, Vijana Shujaa asbl, une organisation dirigée par Héritier Mutimanywa, mène une lutte active contre les déchets plastiques.
« Notre objectif est de contribuer à la réduction des déchets plastiques qui envahissent les zones de reproduction des poissons sur le lac Kivu. À travers notre campagne “Bukavu quand c’est propre, c’est beau”, nous menons régulièrement des activités d’assainissement dans les quartiers », explique-t-il.
Vijana Shujaa est également membre de la plateforme nationale EIPJ (Environnement, hygiène publique et jeunesse), qui plaide pour la santé publique et l’assainissement des ménages.
À travers une série d’initiatives innovantes, les jeunes militants environnementaux de Bukavu démontrent qu’un engagement local peut avoir un impact durable. Ils entendent faire entendre leur voix auprès des autorités locales pour une meilleure prise en compte des questions environnementales.
Récemment, les nouvelles autorités issues de la rébellion AFC-M23, qui occupent actuellement Bukavu, ont publié un communiqué interdisant l’importation et la vente de déchets plastiques dans la ville. Une décision saluée avec prudence par les organisations locales, qui rappellent que de telles mesures avaient déjà été prises par les autorités légitimes précédentes, sans effet durable sur le terrain.
Lire aussi : Sud-Kivu : énième interdiction de commercialisation de produits issus du PNKB
Pour les jeunes activistes, cette journée est aussi une opportunité de dialoguer avec les décideurs, de renforcer les partenariats avec les ONG nationales et internationales, et surtout de susciter une prise de conscience citoyenne. Ensemble, ils espèrent bâtir une ville plus propre, plus saine et respectueuse de l’environnement.