La ville de Bukavu fait face à des pluies particulièrement violentes depuis septembre, une période pluvieuse qui s’étend traditionnellement sur près de neuf mois dans l’Est de la RDC. Mais ces intempéries, qui perturbent le quotidien des habitants, mettent surtout les enfants en grand danger, notamment sur le chemin de l’école ou dans leurs activités quotidiennes.
Ce lundi 24 novembre 2025, une pluie torrentielle accompagnée de grêle s’est abattue sur la ville, provoquant d’importantes inondations. À la place de l’Indépendance, comme lors de chaque forte pluie, les eaux en provenance de la commune de Kadutu et d’une partie d’Ibanda ont convergé vers la rivière Gahwa. Mais avec un déversoir et plusieurs caniveaux bouchés, l’eau s’est frayé un passage en surface, envahissant toute la chaussée et submergeant le rond-point.
Au plus fort de la crue, une jeune écolière s’est retrouvée bloquée au milieu des eaux en furie, incapables de reculer ou d’avancer tant le courant était fort et la profondeur déjà inquiétante. Témoins de la scène, plusieurs passants ont crié :
« Ne traverse pas ! Ne traverse pas ! »
Désorientée et ne sachant que faire, l’enfant a failli être emportée. Elle n’a dû son salut qu’à l’intervention rapide d’un chauffeur de l’UNICEF, qui l’a sortie de la zone dangereuse, lui permettant d’échapper à une mort quasi certaine.
Selon plusieurs observateurs, les enfants sont particulièrement exposés ces derniers temps, en raison d’un manque de sensibilisation et de mesures préventives.
- Des enseignants laissent des élèves sortir alors qu’il pleut encore fort.
- Des parents continuent d’envoyer leurs enfants vendre près des routes et du rond-point, zones pourtant reconnues comme dangereuses lors des fortes pluies.
- Les autorités provinciales et nationales peinent à assurer l’entretien des caniveaux et des déversoirs, dont l’obstruction favorise les inondations soudaines.
Les spécialistes recommandent que les élèves restent à l’école ou s’abritent lorsque la pluie les surprend en route, afin d’éviter d’être pris dans des torrents imprévisibles.
Dans une ville comme Bukavu, où les constructions anarchiques côtoient des terrains fortement érodés, la saison des pluies entraîne régulièrement des éboulements meurtriers, touchant en priorité les femmes et les enfants, souvent les plus vulnérables lors de ces catastrophes.
Tant que les problèmes d’urbanisation, d’entretien des infrastructures d’évacuation des eaux et de sensibilisation ne seront pas résolus, la ville continuera de compter des victimes à chaque pluie diluvienne.

