Bukavu : l’eau est encore potable, mais la Regideso alerte sur un risque de pénurie d’ici deux semaines

Regideso Siege de Panzi des agents
Regideso SA

La Regideso SA assure que l’eau distribuée actuellement dans la ville de Bukavu est potable et conforme aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, l’entreprise publique tire la sonnette d’alarme : une rupture imminente des produits chimiques nécessaires au traitement de l’eau pourrait plonger la ville dans une crise d’ici deux semaines.

Dans un communiqué publié vendredi 30 mai 2025, la direction régionale de la Regideso se veut rassurante sur la qualité actuelle de l’eau, mais alerte sur la précarité des stocks disponibles à l’usine de Murhundu, principale source d’approvisionnement de la ville.

L’usine de Murhundu ne dispose plus que de 9.400 kg de sulfate d’alumine, un produit essentiel pour clarifier l’eau. Ce stock ne permettrait de maintenir la production que jusqu’à la mi-juin.

« Nous détenons encore une quantité de sulfate d’alumine pouvant couvrir deux semaines », précise la Regideso dans son communiqué.

La Regideso a adressé une alerte formelle aux autorités provinciales le 27 mai, via une lettre signée par son chargé de mission, M. Mudumbi Mweze Ikong, dans laquelle elle appelle à une intervention urgente pour éviter une crise sanitaire. En cas de rupture, la ville pourrait être confrontée à une recrudescence de maladies hydriques comme le choléra, la typhoïde ou les diarrhées aiguës, notamment dans les quartiers les plus vulnérables.

La Regideso espère un soutien rapide, mais sa capacité à poursuivre le traitement de l’eau au-delà de deux semaines reste incertaine sans appui logistique ou financier.

Lire aussi: Amélioration de la desserte en eau à Bukavu : La REGIDESO annonce l’extension de la capacité de production de la station de captage de Nguba

Par ailleurs, la Regideso dénonce un désengagement progressif de l’État et une baisse significative de ses revenus, notamment après la fermeture ou le départ de clients institutionnels tels que Bralima, des hôtels ou des ONG internationales. L’entreprise affirme ne plus avoir les moyens d’acheter les intrants chimiques nécessaires.

En parallèle, la Regideso appelle la population à la vigilance face aux fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux. Elle dément formellement les messages affirmant que l’eau actuelle serait impropre à la consommation et que chacun devrait la stériliser.

« Les alertes adressées aux autorités ont été mal interprétées et ont donné lieu à des spéculations infondées. L’eau du robinet est toujours potable », insiste la direction.

L’entreprise exhorte les citoyens à se fier uniquement aux informations officielles et à éviter de propager des messages non vérifiés qui risquent de semer la panique.

Abdallah Mapenzi

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