Bukavu : Les inondations récurrentes pointées du doigt, entre manque d’accompagnement des autorités et incivisme de la population

inondation à Kalemie - Kasaba
Inondations à Kalemie dans le Chef-lieu de la Province du Tanganyika. Photo d'illustration

À Bukavu, les inondations qui ravagent régulièrement plusieurs ménages ne sont pas seulement liées au comportement des habitants. Certaines personnes estiment que le manque d’accompagnement des autorités compétentes aggrave la situation. C’est ce qu’ont confié plusieurs citoyens rencontrés par La Prunelle RDC ce mardi 16 septembre 2025.

À chaque forte pluie, des eaux débordent dans plusieurs quartiers et avenues de la ville, provoquant pertes de biens, destructions de maisons et parfois même des pertes en vies humaines. Certaines familles se retrouvent contraintes de dormir à la belle étoile ou de recourir à la mendicité après avoir tout perdu.

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« Pas de poubelles, les déchets finissent dans les caniveaux »

Pour Feza Kashemwa, l’une des causes principales des inondations reste l’absence de poubelles et de déchettoirs dans les ménages. Résultat : de nombreux habitants utilisent les lits de rivières et les canaux comme dépotoirs.

« Dans mon quartier, plusieurs personnes ne sont pas abonnées aux organisations de collecte de déchets. Le matin, on retrouve les sentiers et les canaux remplis de bouteilles, de couches, de déchets de cuisine… Comme on sort d’une saison sèche, les canaux sont déjà pleins et nous voilà exposés avec la pluie qui commence. Si on ne trouve pas de solution, on risque de pleurer. Et nous qui vivons dans des maisons en planches, déjà victimes d’incendies, nous sommes les plus vulnérables », s’alarme-t-elle.

Le manque d’éducation civique et hygiénique

À Irambo, Dorcas Lwaboshi insiste sur l’importance de la sensibilisation de la population pour limiter les dégâts.

« Les inondations sont partout et inévitables, mais le vrai défi, c’est l’éducation civique et hygiénique. Nos jeunes ne sont pas informés ni sensibilisés sur la propreté de leur environnement. Pourtant, c’est là que réside la solution à notre problème », souligne-t-elle.

« Nous souffrons, aidez-nous à construire un système de drainage »

Pour Koko Alinda, la racine du problème reste l’absence d’infrastructures adéquates. Alors que la saison des pluies commence, l’eau stagne déjà, signe de graves inondations à venir.

« Nous souffrons. La saison des pluies débute et l’eau stagne. Aidez-nous à construire un système de drainage, car nous n’avons pas les moyens. Sinon, nous l’aurions déjà fait. Les habitants se mobilisent chaque samedi pour le salongo, ramassent les déchets et nettoient les caniveaux, mais cela ne suffit pas. Malgré leurs efforts, le problème demeure », explique-t-elle.

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Malgré les efforts communautaires, la fragilité des infrastructures et l’absence de véritables politiques de gestion urbaine continuent d’exposer la ville de Bukavu à des catastrophes récurrentes. La population appelle les nouvelles autorités à renforcer leur accompagnement afin d’éviter que la saison des pluies ne se transforme une fois de plus en période de désolation.

Vinciane Ntabala et Denise Mbabazi

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