Bukavu : un atelier de vulgarisation pour renforcer l’engagement des Peuples Pygmées dans la conservation

atelier de vulgarisation pour renforcer l’engagement des Peuples Pygmées dans la conservation

Du 7 au 8 août 2025, s’est tenu à Bukavu, au Sud-Kivu, un atelier de vulgarisation du Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal (CMBKM) et de la loi portant protection et promotion des droits des Peuples Autochtones Pygmées (PAP). Cette initiative constitue un pas décisif vers la mise en œuvre effective de l’objectif mondial « 30×30 » et la reconnaissance des droits des Peuples Autochtones en République Démocratique du Congo.

Organisé par l’organisation Jeunes et Champions en Conservation de la Nature (JCCN), en partenariat avec le Point Focal National IPBES du Ministère de l’Environnement, et avec l’appui de Global Greengrants Fund (GGF), cet atelier a rassemblé une diversité d’acteurs impliqués dans la conservation de la biodiversité, notamment dans les paysages du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) et de la Réserve Naturelle d’Itombwe.

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Adopté lors de la COP15 à Montréal en décembre 2022, le Cadre mondial Kunming-Montréal vise, par sa cible 3, à conserver efficacement 30 % des zones terrestres, marines et d’eau douce d’ici à 2030. Ce fameux objectif « 30×30 » implique la participation active de toutes les parties prenantes, particulièrement les Peuples Autochtones et Communautés Locales (PACL), dont les savoirs traditionnels sont essentiels à la préservation de la biodiversité.

« Il est crucial d’informer et d’impliquer les Peuples Autochtones Pygmées, les jeunes et les femmes dans cette dynamique mondiale. Ils ne sont pas seulement bénéficiaires des politiques, ils sont des acteurs clés de la conservation », a souligné le Professeur Héritier Milenge Kamalebo, facilitateur principal de l’atelier.

Promulgué en 2022, le décret-loi sur la protection et la promotion des droits des Peuples Autochtones Pygmées constitue une avancée historique pour la RDC. Ce texte reconnaît officiellement leurs droits d’accès aux ressources naturelles, leur droit à la participation dans la gestion de leurs territoires traditionnels, ainsi que leur rôle central dans la conservation.

Cependant, nombre d’acteurs locaux restent peu informés de ce cadre juridique, d’où la nécessité d’organiser cet atelier. Selon les organisateurs, l’objectif est de renforcer les capacités des PAP à revendiquer et exercer leurs droits, notamment face aux pressions liées à l’exploitation illégale des ressources, aux déplacements forcés ou à l’exclusion des processus de décision.

L’atelier a été marqué par quatre exposés magistraux et des travaux en carrefours, permettant aux participants d’analyser les défis et opportunités liés à l’atteinte de l’objectif 30×30 en RDC. Une analyse FFOM (Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) a également été menée.

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Cet atelier intervient à un moment clé où la RDC, riche en biodiversité, cherche à harmoniser ses engagements internationaux avec ses politiques nationales, tout en assurant une meilleure gouvernance des ressources naturelles.

À l’issue des échanges, plusieurs recommandations ont été formulées par les participants. Ces derniers ont salué l’initiative de JCCN et appelé à la multiplication de ce type d’ateliers dans d’autres provinces. Ils ont insisté sur le fait que l’atteinte de l’objectif 30×30 ne pourra se faire sans la pleine reconnaissance des droits des Peuples Autochtones Pygmées et leur implication effective dans la gestion des territoires de conservation.

Abdallah Mapenzi

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