Un fœtus a été retrouvé ce samedi 20 juillet 2024 dans un caniveau sur l’avenue Mulume Munene, sur l’axe Mulengeza 1er, Quartier Panzi, Commune d’Ibanda, dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu.
Selon la Société Civile Forces vives de Panzi, la porteuse de ce fœtus reste inconnue. Les raisons de son acte demeurent également inconnues.
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C’est le troisième cas d’avortements clandestins dans le Quartier Panzi au cours de deux mois. Deux de ces cas ont été enregistrés sur le même axe Mulengeza 1er.
« La Société civile Forces vives sous noyau de Panzi condamne avec fermeté cet acte et demande aux autorités et aux services compétents de mener des enquêtes pour dénicher les auteurs de ces forfaits, mais aussi de préconiser des mesures barrières pour que des tels actes ne se répètent plus » écrit Jisse Babingwa, Rapporteur ai de la Société Civile de Panzi.
Au-delà des condamnations !
Le phénomène des fœtus jetés dans les caniveaux de Bukavu n’est pas nouveau. La situation s’observe dans toutes les communes et tous les quartiers sont concernés. Pourtant, la société bukavienne se limite à condamner les filles ayant avorté clandestinement sans se questionner sur les véritables mobiles de ce phénomène devenu très présent dans la communauté.
En effet, dans une société où l’éducation sexuelle continue à être considérée comme un tabou, beaucoup d’adolescentes et adolescents ne savent pas comment prendre des précautions pour que leur sexualité n’aboutisse pas à de pareils drames. Aussi, l’accès à la contraception continue d’être un casse-tête.
Pourtant, la société congolaise est restée conservatrice et les de nombreuses filles recourent carrément à des méthodes dangereuses pour avorter parce que c’est tabou de le dire.
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Même des jeunes filles mineures qui ont été abusées sexuellement ont du mal à trouver de l’aide nécessaire à temps à préfèrent se tourner vers les charlatans. Ce qui peut parfois conduire au décès des jeunes filles et à des disputes opposant des familles et des communautés.
Les organisations œuvrant dans la Santé sexuelle et de la Reproduction ont encore beaucoup de choses à faire dans le contexte du Sud-Kivu alors que les dégâts, eux, n’attendent pas.
Ce qui fait dire à des acteurs impliqués dans le secteur de la Santé Sexuelle qu’il faut aller au-delà des condamnations en brisant le tabou et en adaptant notamment les lois à l’actuelle société.
Jean-Luc M.