Alors que le choléra gagne du terrain dans des zones jusque-là épargnées, les Nations Unies ont débloqué 750 000 dollars via leur Fonds d’urgence humanitaire (CERF) pour soutenir une réponse rapide dans les provinces du Maniema et de la Tshopo, en République démocratique du Congo.
Entre le 11 avril et le 5 mai 2025, les autorités sanitaires ont enregistré une hausse alarmante des cas suspects, passant de 158 à 577, dans les zones de santé de Kindu, Alunguli (Maniema) et Opala (Tshopo), dépassant le seuil d’alerte et déclenchant une réponse d’urgence.
Selon Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC, cette flambée illustre l’efficacité du cadre d’anticipation contre le choléra, mis en place en 2022 :
« Intervenir à temps permet de contenir l’épidémie, protéger les communautés et éviter une aggravation de la crise. »
Cette allocation du CERF permettra à l’UNICEF, à l’OMS et à leurs partenaires de distribuer de l’eau potable, renforcer les infrastructures sanitaires, améliorer l’hygiène publique et garantir une prise en charge rapide des cas.
Ce mécanisme préventif, développé avec le Programme national d’élimination du choléra (PNECHOL-MD), repose sur des indicateurs épidémiologiques prédéfinis. Il permet de mobiliser des financements dès les premiers signaux d’alerte, sans attendre que la situation dégénère.
« C’est une innovation qui sauve des vies et offre des enseignements utiles pour d’autres épidémies », souligne Lemarquis. « Miser sur la prévention, c’est aussi limiter la souffrance humaine et réduire les coûts d’une réponse tardive. »
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Déjà activé trois fois depuis 2023 dans les provinces endémiques du Tanganyika et du Nord-Kivu, le dispositif est désormais étendu à des zones non endémiques – une avancée majeure dans la lutte contre la propagation du choléra en RDC.
L’objectif : empêcher que la maladie ne s’installe durablement dans de nouveaux territoires.