En RDC, près de 450.000 personnes connaissent leur statut sérologique, le PNMLS et ses partenaires célèbrent la 37ᵉ Journée mondiale de lutte contre le Sida

PNMLS célèbre la 37eme journée de lutte contre le sida à Bukavu
PNMLS célèbre la 37eme journée de lutte contre le sida à Bukavu

Près de 449.455 personnes vivant avec le VIH connaissent aujourd’hui leur statut en RDC, soit 87 %, tandis que 444.592 bénéficient d’un traitement antirétroviral (86 %) et 151.188 ont une charge virale supprimée (77 %). Ces chiffres, présentés ce lundi à Bukavu à l’occasion de la 37 Journée mondiale de lutte contre le sida, traduisent les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs 95-95-95, malgré les nombreux défis qui persistent.

À Bukavu, le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida (PNMLS), entouré de neuf organisations partenaires, a commémoré la journée sous le thème national « Une riposte équitable pour une RDC sans Sida d’ici à 2030 », et le thème mondial « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au Sida ».

Malgré ces progrès, plusieurs défis continuent de freiner la riposte nationale. Parmi eux, le manque de prestataires formés selon les nouvelles directives VIH, le faible recrutement des enfants dans les portes d’entrée (pédiatrie, CPS, malnutrition, hospitalisation…), le faible diagnostic précoce, les ressources insuffisantes pour accompagner les Zones de Santé, le manque de tests de dépistage et d’intrants VIH, la faible opérationnalité du guichet unique, la couverture limitée des services, la faible appropriation communautaire de la LCS, le tarissement des financements dédiés ou encore l’accès difficile dans certaines Zones de Santé.

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Le Coordonnateur provincial du PNMLS, Freud Muchiza, a alerté sur la réduction drastique de l’aide internationale, estimée entre 30 et 40 %, qui plonge la riposte dans « un grand tourment ».

« Cette baisse du financement a entraîné des perturbations massives, notamment dans les services de prévention et surtout de dépistage », a-t-il expliqué.

Il a souligné le rôle des innovations, notamment les injections semestrielles de prévention, qui constituent une avancée importante vers des solutions accessibles et efficaces.

« La riposte n’est pas uniquement médicale : c’est une question de justice, de dignité et de droits humains », a insisté Freud Muchiza, appelant à protéger les communautés les plus exposées.

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Selon Bienvenue Rwizibuka, Chef de Cellule Partenariat et Appui au Secteur, l’accès à l’information, au dépistage et à une prise en charge de qualité reste fondamental. Il a mis en garde contre les préjugés sociaux qui continuent de décourager de nombreuses personnes vivant avec le VIH.

« On peut vivre sereinement avec le VIH »

Le docteur Aimé Murhula, spécialiste en médecine interne et praticien en prise en charge du VIH, a rappelé les progrès thérapeutiques.

« Si les parents prennent correctement leur médicament, les enfants n’auront pas le Sida. Et il est même possible de se marier avec une personne séropositive sans être contaminé », a-t-il expliqué.

La journée a également mis en lumière le rôle essentiel des organisations communautaires dans la lutte contre la stigmatisation, l’accompagnement psychosocial et la prévention.

Pour les organisateurs, cette journée n’est pas une simple commémoration : c’est un appel à intensifier la lutte, pour éliminer définitivement le VIH en République démocratique du Congo.

Brigitte Furaha

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