La jeunesse de la commune de Karisimbi tire la sonnette d’alarme sur la consommation de produits alimentaires interdits au Rwanda, mais toujours présents sur les marchés de Goma et Bukavu. Parmi ces produits, le jus Salama, récemment prohibé par les autorités rwandaises pour des raisons de santé publique, est au centre des inquiétudes.
Lors d’un entretien accordé à la presse ce mardi 11 novembre 2025, Claude Rugo, président de la jeunesse de Karisimbi, a exprimé son étonnement face à la présence de ce produit sur les marchés locaux congolais.
« Nous alertons la population sur certains produits prohibés chez nos voisins du Rwanda, mais encore consommés à Goma et à Bukavu. C’est le cas du jus Salama, frappé d’interdiction à Gisenyi et sur toute l’étendue du territoire rwandais », a-t-il déclaré.
Selon M. Rugo, la consommation de ce jus pourrait représenter un risque sanitaire pour la population, et il appelle les habitants, en particulier les jeunes, à faire preuve de prudence. Il exhorte également les autorités sanitaires, commerciales et de l’hygiène à renforcer les contrôles sur les produits importés du Rwanda et d’autres pays voisins pour protéger la santé publique.
Cette alerte survient alors que les échanges transfrontaliers entre Goma et Gisenyi restent intenses, facilitant parfois la circulation de produits non homologués ou interdits, précise la jeunesse de Karisimbi.
D’après The New Times, un journal du Rwanda, la société Joyland Company Ltd, productrice du jus Salama, a été récemment fermée par les autorités rwandaises après une opération de contrôle de cinq jours menée par le Bureau d’enquête du Rwanda (RIB), la Police nationale rwandaise (RNP) et la Rwanda Food and Drugs Authority (FDA). Lors de cette opération, des produits évalués à plus de 106 millions de francs rwandais ont été saisis, incluant plus de 19 000 litres de boissons, des cosmétiques interdits, de la viande et de la marijuana.
Le jus Salama a été retiré du marché pour mauvaise hygiène et conditions de travail dangereuses dans l’usine. Les autorités rwandaises ont ordonné la destruction de tous les stocks restants, signalant que ces produits représentaient un risque sérieux pour les consommateurs. La FDA a également révélé que l’usine avait dissimulé une partie de la production illégale et étendu ses activités à la fabrication de fils d’acier et à l’élevage de bétail, en violation de son permis.
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Thierry Murangira, porte-parole du RIB, a insisté sur le danger sanitaire.
« Si ces matériaux peuvent brûler l’herbe, on peut imaginer leurs effets sur le corps humain. L’usine est interdite d’opérer immédiatement. Tous les stocks restants doivent être détruits. »
Les autorités rwandaises ont en outre engagé des poursuites contre des responsables d’usines, des employés et des autorités locales pour distribution de substances dangereuses, falsification et blanchiment d’argent, avec des peines allant jusqu’à trois ans de prison et des amendes substantielles.
Cette situation souligne l’importance pour les autorités congolaises et la population de vérifier la provenance et la sécurité des produits alimentaires, en particulier ceux déjà bannis par les autorités rwandaises dont le sérieux dans le contrôle qualité n’est plus à démontrer.