Malemba Nkulu, Haut-Lomami. Le territoire de Malemba Nkulu est plongé dans une vive psychose après une série d’incursions d’éléphants devenus agressifs. En l’espace d’une semaine, ces animaux ont causé la mort de quatre personnes et ravagé de vastes étendues de champs, laissant des familles endeuillées et craignant désormais une insécurité alimentaire durable dans plusieurs villages de la chefferie de Mulongo.
Selon des sources administratives locales, les pachydermes ont pénétré à répétition dans des zones habitées, détruisant notamment des champs de maïs, principale culture vivrière de la région. Pour de nombreux agriculteurs, le travail de toute une saison a été anéanti en quelques nuits, accentuant un sentiment d’impuissance face à une situation jugée hors de contrôle.
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Sur l’origine de ces animaux et la gestion de la crise, les versions divergent. Cité par 7sur7.cd, l’administrateur du territoire de Malemba Nkulu, Joël Kayembe, pointe la responsabilité du Parc national de l’Upemba et déplore ce qu’il qualifie d’indifférence de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) face à la détresse des populations locales.
De son côté, l’ICCN apporte des précisions. Antonio Longangi, porte-parole du Parc national de l’Upemba, explique que ces éléphants seraient « traumatisés » et proviendraient de la région d’Ankoro. Selon lui, ils auraient fui des braconniers armés, développant une agressivité défensive à la suite de tirs entendus dans leur milieu naturel. Cette fuite désordonnée aurait ainsi conduit les animaux à errer jusque dans des zones habitées, avec des conséquences dramatiques.
Au-delà des pertes humaines, la crainte d’une famine se fait de plus en plus pressante à Mulongo. La destruction systématique des cultures menace directement les moyens de subsistance des ménages agricoles, déjà vulnérables.
Alors que les villages de Malemba Nkulu vivent désormais au rythme de la peur, les populations locales attendent une intervention rapide de l’État. Les autorités sont appelées à mettre en place des mesures urgentes, notamment la définition d’un corridor de sécurité, afin de protéger les habitants tout en respectant le statut d’espèce protégée des éléphants. Un équilibre délicat à trouver pour éviter de nouveaux drames humains sans compromettre la conservation de la faune.

