À l’occasion de la Journée mondiale du climat célébrée ce 8 décembre 2025, le projecteur est braqué sur les jeunes du Sud-Kivu, désormais en première ligne dans la lutte contre les dérèglements climatiques. Alors que le monde insiste sur la responsabilité collective face à une planète irremplaçable, à Bukavu, plusieurs mouvements jeunesse redoublent d’efforts pour protéger l’environnement.
Lancée en août dernier par La Prunelle RDC Asbl, le Collectif 2250, ATD Quart-Monde, Max Impact, F3, Fondation La Colombe, YEC et Expertise EcoSanté, l’initiative « Kivu Climate Action » constitue l’un des projets phares de cette mobilisation.
Son objectif : impliquer les jeunes, les femmes et les communautés pygmées, protéger les sols et renforcer la sécurité alimentaire grâce aux arbres fruitiers, freiner l’érosion et reboiser massivement.
Un programme lancé dans un contexte marqué par une déforestation accélérée, une pollution plastique grandissante, et une fragilisation inquiétante des sols et de la biodiversité dans le Sud-Kivu. Le programme ambitionne de planter plus de 100.000 arbres d’ici trois ans.
Le CYNECA, réseau des Jeunes Catholiques engagés pour la Durabilité Environnementale, mène lui aussi des actions structurantes : sensibilisations dans les universités, écoles et territoires, plaidoyers sur l’adaptation climatique, initiatives de conservation des forêts et de protection de la biodiversité.
En juin dernier, le mouvement a réuni des jeunes pour évaluer l’impact de leurs actions et élaborer un plaidoyer contre les déchets plastiques à Bukavu.
« Nous vivons les inondations, les dérèglements agricoles… Rien ne peut se faire sans l’éducation de la jeunesse. Nous sommes les leaders d’aujourd’hui, pas de demain. », dit Daniel Cirimwami, membre du CYNECA.
Parallèlement, depuis cinq ans, le mouvement Save My World s’engage pour la justice sociale et climatique. Parmi ses actions majeures, il y a le programme Asili Work Space, plateforme d’échanges entre jeunes et société civile à Bukavu et Goma, les campagnes « Notre terre sans pétrole » et « Stop bloc pétrolier », contre l’expansion des projets d’hydrocarbures en RDC, notamment dans le lac Kivu.
Mais les défis restent importants, Selon l’activiste Darcin Basirwa.
« Le manque de moyens financiers limite nos actions. Et les autorités ont souvent du mal à accompagner nos initiatives, pourtant essentielles pour la survie de nos communautés. »
Il appelle les organisations internationales et la société civile à agir contre les combustibles fossiles, responsables de lourds impacts climatiques.
Faible accompagnement institutionnel, insécurité, ressources limitées… Malgré ces obstacles, les organisations de jeunes poursuivent leur engagement, convaincues que la protection climatique nécessite une mobilisation permanente.
Elles lancent un message clair : le changement climatique est une réalité déjà visible, et chaque citoyen doit assumer sa part de responsabilité pour éviter une catastrophe environnementale majeure au XXIᵉ siècle.
Créée en 2009 à l’initiative de plusieurs ONG, la Journée mondiale du climat rappelle l’urgence d’agir maintenant pour limiter les effets du réchauffement planétaire.

