À Kamituga, dans la province du Sud-Kivu, les personnels soignants de l’hôpital général de référence dénoncent une tentative de spoliation du bâtiment d’habitation du médecin directeur, un immeuble appartenant à l’État congolais et autrefois propriété de la société minière SOMINKI.
L’incident s’est produit tôt le matin du lundi 28 juillet 2025. Des policiers, en nombre important, ont fait irruption dans le bâtiment situé dans l’enceinte de l’hôpital général de référence de Kamituga. Sans présenter de mandat ni donner d’explication, ils ont procédé à l’expulsion forcée des biens du Dr Mukobelwa Lukala Darock, médecin directeur de l’établissement. Tous les effets personnels ont été jetés à l’extérieur, selon des témoignages concordants.
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Informés de la situation, les médecins et infirmiers de l’hôpital se sont immédiatement mobilisés. Ensemble, ils se sont rendus auprès du maire de la ville de Kamituga. Ce dernier a affirmé ne pas être au courant de l’opération, et a promis de diligenter des enquêtes pour élucider les circonstances de cette expulsion.
Contacté par notre rédaction, le médecin directeur s’est dit profondément choqué par cet acte, qu’il qualifie d’injuste et d’illégal :
« J’étais surpris de voir des gens venir m’informer que tous les effets de ma maison étaient mis dehors. J’étais au service à ce moment-là. Je n’ai reçu aucun avertissement. Ce bâtiment de l’ex-SOMINKI nous a été donné par l’État congolais pour loger les médecins directeurs affectés à l’hôpital. Les policiers n’ont pas dit qui les avait envoyés. Je demande à toutes les autorités, surtout aux responsables de l’État, de s’impliquer pour que la lumière soit faite. »
Selon les personnels soignants, cette situation s’inscrit dans une série de tentatives de spoliation des biens publics dans la ville de Kamituga. Plusieurs bâtiments laissés par la société minière SOMINKI sont régulièrement ciblés par des individus non identifiés, au mépris des droits de l’État et des institutions publiques. Malheureusement, déplorent-ils, ces dossiers n’aboutissent presque jamais à des sanctions, et les supposés spoliateurs semblent toujours bénéficier d’une impunité inquiétante.
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Ces pratiques, selon des sources locales, alimentent une forme de frustration et de méfiance au sein de la population, qui assiste impuissante à la disparition progressive du patrimoine public.