Un climat de forte tension règne à Kolwezi après la mort du Dr Emmanuel Nawej, directeur de l’hôpital de Mupanja, décédé dans la nuit du 9 au 10 novembre 2025. Son décès, survenu à la suite d’un banal accrochage routier avec un officier de la police provinciale, suscite une vive indignation au sein du corps médical et de la société civile du Lualaba.
Selon les premières informations, le drame s’est produit à la sortie d’un supermarché. Après avoir heurté légèrement la jeep d’un officier de police, le Dr Nawej aurait été immédiatement appréhendé puis conduit de manière musclée au centre de coordination des opérations.
C’est dans ces installations que le pire serait arrivé. La Synergie de la société civile du Lualaba accuse les policiers de l’avoir torturé, affirmant que ces violences auraient entraîné sa mort.
En réaction, les médecins et infirmiers de Kolwezi sont descendus dans la rue pour réclamer justice. Leur marche a été violemment dispersée par les forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés parmi les manifestants.
Un mémorandum a été déposé au gouvernorat, exigeant « un procès public pour élucider les conditions de l’arrestation, de la détention et de la mort du Dr Emmanuel ».
Vingt ONG de défense des droits humains appellent également à la lumière totale sur ce dossier. Elles dénoncent la répression de la marche ainsi qu’un schéma d’impunité récurrent au sein de la police locale, exhortant la justice militaire à instruire rapidement l’affaire.
« Que ceux censés nous protéger cessent de mettre fin à des vies pour un simple accident de voiture », plaident-elles.
Face à cette crise de confiance, la gouverneure Fifi Masuka a assuré au personnel soignant qu’elle mobiliserait « tous les moyens nécessaires » pour établir la vérité.
Dans l’attente d’enquêtes approfondies, l’opinion publique du Lualaba retient son souffle, espérant un signal fort contre l’impunité et pour la justice.