Au cours d’un point de presse tenu ce lundi 30 septembre, Madame Néné Bintu, Présidente du Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu, a exprimé des préoccupations majeures concernant l’épidémie de Mpox qui sévit dans la région. Après avoir alerté les autorités en juin 2024 sur la propagation de cette maladie à Kamituga, Nyangezi et Kamanyola, elle dénonce aujourd’hui une négligence persistante qui a conduit à une augmentation des cas, touchant désormais la zone de santé de Miti Murhesa à Kavumu, au nord de Bukavu.
Dans sa déclaration, Madame Néné Bintu a souligné l’importance d’une sensibilisation adéquate de la population pour prévenir la maladie dans les zones encore épargnées, ainsi que la nécessité d’une prise en charge gratuite pour les patients. Bien que la prise en charge soit effectivement gratuite, elle a noté avec inquiétude que les efforts de riposte, chapeautés par l’OMS, semblent avoir négligé certaines zones de santé.
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« Le vaccin est arrivé, mais les efforts de sensibilisation à son sujet restent insuffisants. Nous constatons des rumeurs inquiétantes circulent dans la communauté concernant les vaccins, notamment en raison des conséquences des vaccins contre la COVID-19. Cette situation appelle à une action immédiate », a-t-elle déclaré.
Un des points majeurs soulevés par Madame Néné Bintu est l’absence de la Société Civile dans le processus de riposte.
Bien implantée dans tous les territoires et disposant d’un Groupe de Travail Thématique Santé, la Société Civile déplore ne pas avoir été associée aux efforts de riposte.
Elle exige une collaboration étroite avec l’OMS et d’autres partenaires pour mieux sensibiliser la population et faire face à la gravité de la maladie.
« Les relais communautaires seuls ne suffisent pas. Il est crucial d’impliquer les animateurs de la Société civile lors des séances de sensibilisation », a-t-elle insisté, appelant à une meilleure coordination.
Enfin, la Société Civile a plaidé pour une gestion rigoureuse des ressources allouées aux programmes de riposte.
Elle encourage la population à dénoncer toute tentative de mauvaise gestion et à exiger plus de transparence.
« La Société civile recommande des séances de travail avec l’OMS et les autres partenaires impliqués dans la riposte pour la sensibiliser et la convaincre par rapport à la riposte et à la gravité de cette maladie ce n’est qu’après qu’elle pourrait à son tour sensibiliser la communauté (… ) Elle exige enfin une bonne gestion financière de ces différents programmes de riposte et encourage la population à dénoncer toute tentative de mauvaise gestion ou de détournement en appelant à plus de traçabilité et transparence des ressources ».