Les opérations de la société minière Kamoa Copper Company (KCC-SA) ont été paralysées mercredi par un arrêt de travail spontané de ses employés. Les agents dénoncent une série d’actes de vandalisme ainsi que l’invasion répétée de leur concession par des exploitants artisanaux, une situation qu’ils estiment dangereuse pour les installations industrielles et menaçante pour la stabilité de leurs emplois.
Craignant une dégradation irréversible de leur outil de production, des centaines de travailleurs ont quitté leurs postes pour se diriger vers le gouvernorat du Lualaba. Reçus par la gouverneure Fifi Masuka Saini, les représentants syndicaux ont demandé une intervention urgente et ferme des services étatiques afin de rétablir l’ordre sur leur site.
Selon des sources locales, les délégués ont insisté sur la nécessité de « sanctuariser » la concession, estimant que la protection du périmètre n’est pas seulement un enjeu pour l’entreprise, mais aussi pour des milliers d’emplois formels et pour la continuité des investissements industriels structurants dans la province.
La gouverneure Fifi Masuka a reconnu la gravité des préoccupations exprimées par le personnel. Elle a assuré qu’elle s’engageait à examiner le dossier et à travailler sur des solutions « concertées et durables », tout en insistant sur l’importance d’un dialogue apaisé entre toutes les parties pour préserver la stabilité sociale, indispensable à l’attractivité du secteur minier.
Cet épisode met une nouvelle fois en lumière les frictions récurrentes entre exploitation industrielle et artisanale dans le Lualaba. Sur un territoire où les ressources sont limitées, cette cohabitation demeure un défi majeur de gouvernance. Les autorités provinciales se trouvent désormais face à la nécessité de concilier la protection des intérêts économiques stratégiques et les réalités sociales liées à l’exploitation minière artisanale.
À défaut de solutions équilibrées, préviennent les observateurs, ces tensions pourraient continuer à fragiliser la paix sociale et la crédibilité du Lualaba comme pôle d’investissement international.

