Le personnel de l’hôpital général de référence de Lubero (Nord-Kivu) a entamé une grève sèche depuis le samedi 22 novembre 2025, réclamant le départ du médecin directeur et de l’administrateur gestionnaire, accusés de mauvaise gestion et de détournement de ressources.
La société civile de Lubero s’inquiète des conséquences pour les patients, en particulier les blessés de guerre, les déplacés et les femmes enceintes, laissés sans soins dans un contexte sécuritaire déjà fragile.
Selon Jackson Mumbere Vahalwire, président de la société civile locale.
« D’aucun n’ignore les souffrances que traverse la population de Lubero depuis ces deux dernières années. Lubero est une ligne de front, avec de nombreux déplacés. Les gens tombent malades chaque jour, sans oublier les blessés de guerre. Si des décès surviennent par manque de soins pendant cette grève, les autorités provinciales devront en assumer la responsabilité. »
Il avertit également que si le silence persiste, la société civile pourrait appeler la population à descendre dans la rue pour réclamer une résolution rapide du conflit interne à l’hôpital.
Ce mouvement de grève fait suite à une lettre d’indignation envoyée récemment par le personnel hospitalier au gouverneur de province.
Il n’est pas sans précédent : en janvier 2025, le même personnel avait déjà menacé de déclencher une grève pour dénoncer la mauvaise gestion à la tête de l’institution, menace qui avait été suspendue grâce à l’intervention des autorités provinciales.
La société civile interpelle les autorités provinciales pour qu’elles prennent des mesures urgentes afin d’éviter une aggravation de la situation sanitaire. Selon Mumbere Vahalwire, le retard dans la prise de décision pourrait coûter la vie à des patients vulnérables, rendant la résolution de ce conflit interne une priorité humanitaire.

