À Goma, dans la province du Nord-Kivu, les décès par asphyxie liés aux Mazuku, des poches naturelles de gaz méthane, continuent d’être enregistrés, sans qu’aucune stratégie d’alerte ou de signalisation ne soit mise en place pour protéger la population.
Dans la soirée de ce mercredi 17 décembre 2025, le corps sans vie d’un jeune garçon a été retrouvé dans le quartier Lac Vert, sur l’avenue Mabanga, à Buhimba.
Selon Dedesi Mitima, chef du quartier Lac Vert, la victime, gardien de profession, est décédée après s’être introduite dans un trou pour récupérer une poule tombée dans une fosse, sans se douter de la présence du gaz communément appelé Mazuku, également connu sous le nom de « souffle du diable » en swahili.
« Le jeune homme est mort à cause du gaz Mazuku. Il s’est rendu dans une fosse quelques minutes après la pluie, sans savoir que c’était extrêmement dangereux », explique l’autorité de quartier.
Dedesi Mitima précise que plusieurs zones de son entité sont déjà identifiées comme sensibles à la présence de ce gaz mortel, mais que d’autres sites à risque ne sont ni identifiés ni signalés, exposant davantage la population.
Gaz incolore et inodore, le Mazuku constitue un danger majeur, particulièrement en période pluvieuse, lorsque les concentrations augmentent dans les fosses, les creux du sol et les zones mal aérées.
Le chef de quartier appelle ainsi les habitants à la vigilance et à un entretien régulier des fosses creusées dans les parcelles.
« Si vous avez des fosses dans vos avenues ou vos parcelles, il faut les entretenir correctement. Personne ne lui avait dit que c’est dangereux de descendre dans une fosse juste après la pluie », insiste-t-il.
Dans plusieurs zones du territoire de Nyiragongo, des sites à forte concentration de Mazuku restent accessibles au public, notamment lorsque le soleil est accablant, sans aucun panneau de signalisation, ce qui représente un danger permanent pour les habitants.
Face à la récurrence de ces drames, les populations locales appellent les autorités compétentes à identifier les zones à risque, à installer des panneaux d’alerte et à sensibiliser les communautés sur les dangers liés aux Mazuku.

