Les enjeux environnementaux et climatiques ou encore la protection des peuples pygmées ont été presque oubliés par les candidats Président de la République, députés nationaux et/ou provinciaux en campagne électorale depuis près d’un mois en République Démocratique du Congo.
Les congolais s’apprêtent à aller aux urnes ce mercredi 20 décembre après une campagne électorale mouvementée et parfois pleine de tensions entre candidats à tous les niveaux en RDC. En effet, pendant près d’un mois, les enjeux de la campagne électorale ont longuement tourné autour des questions sécuritaires et de la paix, des questions de nationalité, des inégalités salariales….
Un sujet, pourtant fondamental, n’a pas été suffisamment évoqué et expliqué aux communautés congolaises. L’environnement, le climat et la protection des peuples autochtones pygmées. Pour certains candidats Président de la République par exemple, la question de l’environnement a été évoquée dans des documents de campagne mais très peu en ont évoqué des sorties publiques devant des potentiels électeurs.
De Félix Tshisekedi à Moïse Katumbi en passant par Denis Mukwege, Martin Fayulu ou d’autres candidats, les questions liées à l’environnement, le climat et la protection des autochtones pygmées ont été publiquement éludées.
Pourtant considéré comme pays solution sur le plan climatique au monde, la RDC continue d’avoir des dirigeants qui ne font pas de son atout environnemental un véritable enjeu planétaire. La campagne électorale qui vient de finir l’a clairement démontré.
On le sait que la RDC contribue peu aux émissions globales de gaz à effet de serre mais, à travers ses forêts, contribue à la stabilisation du climat mondial. Le potentiel forestier congolais peut, en lui-même , être une source de revenus incommensurables pour les caisses de l’Etat.
A l’heure, l’écosystème forestier est continuellement en perdition sans politiques claires et affirmées des dirigeants congolais pour le sauver.
Par ailleurs, de nombreux candidats députés nationaux semblent avoir esquivé cette question liée à l’environnement et le climat, préférant des sujets populaires et qui peuvent rapporter plus de ralliement à leurs candidatures.
Bien plus, la question de la protection des peuples autochtones pygmées n’a pas été au menu de la campagne électorale.
Disposant désormais d’une loi protégeant leurs droits, les peuples autochtones pygmées de la RDC sont toujours parmi ceux qui souffrent en RDC. Chassés généralement de leurs milieux de vie, ils n’ont pas de ressources et accèdent difficilement à la terre.
Encore une fois, tous les candidats Président de la République n’ont pas évoqué dans leur meetings, leurs rencontres avec les bases respectives comment les peuples autochtones pygmées pourraient bien profiter de leurs actions s’ils étaient élus à la magistrature suprême.
Il est donc clair que pour les cinq prochaines années, celui qui dirigera à la destinée de la RDC sera le seul à savoir (avec quelques personnes ayant lu leurs programmes) quelles sont ses ambitions sur le plan environnemental et climatique ou encore pour la protection des minorités pygmées.
L’Assemblée Nationale congolaise, elle, pourrait encore une fois achever son mandat sans des actions parlementaires qui vont dans ce sens et ça ne sera pas surprenant !
Claudine Kitumaini