RDC : le CICR alerte sur un système de santé au bord de l’effondrement dans l’Est

Le CICR dote des structures sanitaires de Kalehe en médicaments essentiels

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) tire la sonnette d’alarme sur la dégradation dramatique du système de santé dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Une étude menée entre avril et mai 2025 sur 109 structures sanitaires révèle que l’accès aux soins est de plus en plus limité, les pénuries de médicaments s’aggravent, et les violences armées font exploser les besoins médicaux.

Plus de 2 350 blessés par arme ont été traités dans les hôpitaux soutenus par le CICR au cours du seul premier trimestre 2025, soit une hausse de 172 % par rapport à la même période en 2024.

Lire aussi : Journée mondiale de la drépanocytose : appel à la prévention et à une prise en charge globale

Les consultations en santé mentale, notamment pour les victimes de violences armées et sexuelles, ont été multipliées par sept. Ces besoins croissants s’ajoutent à un système déjà affaibli, incapable de répondre efficacement aux urgences.

Le personnel médical déserte les zones de conflit, les structures sont souvent pillées ou détruites, et le transport des malades devient de plus en plus difficile, selon le CICR.
Les conséquences sont lourdes : dans les établissements évalués, les consultations pédiatriques ont chuté de moitié, tandis que le nombre de décès signalés a été multiplié par quatre, signe d’une prise en charge devenue insuffisante pour les cas critiques.

La pénurie de médicaments atteint des niveaux critiques. Trois structures de santé sur cinq ont été pillées depuis l’intensification des combats, et la fermeture des aéroports de Goma et Bukavu complique encore davantage l’acheminement des stocks.
Près de 75 % des structures souffrent de ruptures régulières, dues à l’insécurité et à la baisse de l’aide humanitaire internationale. Résultat : des millions de personnes se retrouvent sans accès aux soins essentiels.

Lire aussi : Drépanocytose : la RDC classé troisième pays le plus touché Dr Mwanza)

Le CICR appelle les autorités congolaises, les partenaires internationaux et les bailleurs de fonds à agir immédiatement. Sans mobilisation rapide, l’Est du pays risque de basculer vers un effondrement total de son système de santé, au détriment des populations déjà fragilisées par les conflits.

Article produit dans le cadre du projet Habari Za Mahali du Consortium RATECO-REMEL, avec le soutien de Media4Dialogue de la Benevolencja.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.