RDC : le ministère des Mines clarifie le partenariat stratégique avec Xcalibur

Ministre des Mines Louis Watum Kabamba
Ministre des Mines Louis Watum Kabamba

Face aux rumeurs d’irrégularités relayées sur les réseaux sociaux, le ministère des Mines de la République démocratique du Congo a publié une mise au point officielle afin de clarifier les contours de son partenariat stratégique avec la société Xcalibur. Entre impératif de souveraineté économique et nécessité de disposer de données minières certifiées, les autorités congolaises réaffirment la légalité et l’importance stratégique du projet national de cartographie géophysique et géologique.

Au cœur de la controverse figure la nature du lien contractuel liant l’État congolais à Xcalibur. Dans son communiqué, la Cellule de communication du ministère précise que ce partenariat ne résulte pas d’une « attribution discrétionnaire » récente, comme le laissent entendre certaines publications, mais s’inscrit dans un processus entamé dès 2017.

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Après la signature d’avenants successifs en 2019 et en 2022, le gouvernement a opté, pour l’extension actuelle du projet, pour la conclusion d’un nouveau contrat plutôt que pour un simple avenant. Cette option, justifiée par « l’intérêt supérieur de la nation », vise à garantir une stricte conformité avec la loi sur les marchés publics. Le programme en cours est ainsi présenté comme la Phase B logique et cohérente d’un projet dont les bases ont été posées lors de la phase précédente.

Au-delà des considérations administratives, l’enjeu est avant tout technique et stratégique. Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique et la compétition pour les minerais critiques, la RDC entend convertir son immense potentiel minier théorique en ressources certifiées et exploitables de manière responsable.

Le programme de cartographie couvre plusieurs axes jugés essentiels par le ministère : la géophysique aéroportée et la géochimie, destinées à identifier et caractériser les gisements, la certification des minerais, afin de garantir la traçabilité et la conformité aux standards internationaux ou encore la formation des cadres nationaux, dans l’objectif de pérenniser l’expertise technique locale.

Selon le ministère, ces données fiables constituent un outil clé pour attirer des investissements responsables, tout en renforçant la souveraineté économique et la capacité de négociation de l’État congolais.

Réagissant aux accusations de népotisme, le ministère des Mines se veut catégorique : aucune implication personnelle ou familiale de membres du gouvernement n’est établie dans la gestion ou l’attribution de ce contrat. Il réaffirme son engagement en faveur de la bonne gouvernance, de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des ressources naturelles.

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L’institution appelle par ailleurs les médias et l’opinion publique à un traitement rigoureux et objectif de ces dossiers sensibles, qui touchent directement à la richesse stratégique du sous-sol congolais.

Présenté comme un investissement structurant pour le développement durable, ce programme de cartographie ambitionne de faire évoluer l’image de la RDC, appelée à ne plus être seulement perçue comme un « scandale géologique », mais comme une puissance minière moderne, organisée et transparente.

Joseph Aciza

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