RDC : le ministre de la Santé interdit le refus de soins aux patients en état critique, le MNCL salue la décision

hôpitaux publics et soins
Hôpital Provincial du Nord-Kivu à Goma (Ph. Tiers)

Le ministre national de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Dr Samuel Roger Kamba, a signé mercredi 17 septembre 2025 un arrêté interdisant formellement aux hôpitaux publics et privés de refuser des soins aux patients en état critique sur toute l’étendue du territoire national de la République démocratique du Congo.

L’annonce a été faite à Kinshasa lors d’une réunion avec les directeurs de tous les hôpitaux de la capitale. Le ministre a insisté que l’accès aux soins d’urgence doit primer sur toute considération financière. Pour garantir cette exigence, chaque hôpital devra désormais disposer d’une marge de péréquation dédiée aux cas urgents.

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Dans la même logique, un numéro vert, le 151, a été mis en place pour permettre aux familles de signaler tout cas critique et garantir une intervention rapide. Par ailleurs, une taxe de 2 % sur les produits importés, à l’exception des denrées alimentaires, a été instaurée par décret de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka afin de financer la modernisation des soins et des infrastructures sanitaires.

Cet arrêté intervient dans un contexte tendu, marqué par le décès récent d’une patiente au HJ Hospitals de Kinshasa, où une caution jugée « exagérée » avait été exigée avant l’administration des soins. Ce drame, qui a coûté la vie à Divine Kumasamba, a conduit à la suspension des activités du service des urgences de HJ Hospitals et du Centre médical Diamant de Limete, tous deux impliqués dans l’affaire.

La décision ministérielle a été saluée par le Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL). Dans un communiqué parvenu à La Prunelle RDC, cette organisation estime que la mesure répond à l’une de ses principales revendications : garantir l’accès aux soins de santé sans exigence financière préalable.

Le MNCL exhorte toutefois le ministre à assurer une mise en œuvre effective de la décision par un suivi rigoureux et transparent. « Fidèle à sa mission de contrôle citoyen, le MNCL réaffirme son engagement à surveiller de près l’application de cette directive. Nous resterons particulièrement vigilants et n’hésiterons pas à alerter les autorités compétentes en cas de non-respect », affirme le mouvement.

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D’autres Congolais abondent dans le même sens et estiment que seule l’application stricte de cet arrêté, tant dans les hôpitaux publics que privés, permettra de répondre à la problématique récurrente de l’accès aux soins d’urgence dans un pays où des sommes colossales sont souvent exigées comme caution. Ils insistent sur la nécessité d’un suivi rigoureux et de mesures d’accompagnement pour que le texte signé ne reste pas lettre morte, mais se traduise en changement concret sur le terrain.

Séraphin Mapenzi

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