Chaque année, plus de 600 000 personnes perdent la vie à cause du paludisme, dont 95 % en Afrique. Cependant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la fin de cette maladie en Égypte, marquant un tournant après un siècle d’engagement pour son éradication dans ce pays de plus de 100 millions d’habitants.
Dans un communiqué publié le 20 octobre 2024, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a souligné que le paludisme, qui touchait déjà les pharaons dans l’Antiquité, est aujourd’hui en déclin.
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« Le paludisme est aussi ancien que la civilisation égyptienne elle-même, mais cette maladie qui frappait les pharaons appartient désormais à l’histoire et non à l’avenir. La certification de l’Égypte comme pays exempt de paludisme est véritablement historique et témoigne de l’engagement du peuple et du gouvernement égyptiens à se débarrasser de cet ancien fléau. Je félicite l’Égypte pour cette réalisation, qui inspire d’autres pays de la région et montre ce qui est possible avec les bonnes ressources et outils », a déclaré le Dr Tedros.
Selon l’OMS, l’Égypte devient le troisième pays à obtenir une certification sans paludisme dans la région de la Méditerranée orientale, après les Émirats arabes unis et le Maroc, et le premier depuis 2010. Au total, 44 pays et un territoire ont atteint cette étape.
Le vice-premier ministre égyptien, Dr Khaled Abdel Ghaffar, a affirmé que cette certification marque le début d’une nouvelle phase. Il a souligné l’importance de travailler avec vigilance pour pérenniser les acquis.
« Recevoir aujourd’hui le certificat d’élimination du paludisme n’est pas la fin du voyage, mais le début d’une nouvelle phase. Nous devons désormais travailler sans relâche et avec vigilance pour préserver nos acquis en maintenant les normes les plus élevées en matière de surveillance, de diagnostic, de traitement et de gestion intégrée des vecteurs. Notre réponse rapide et efficace aux cas importés sera également essentielle pour conserver notre statut de pays exempt de paludisme », a déclaré S.E. Dr Khaled Abdel Ghaffar.
Il a également précisé l’engagement de son pays à protéger la santé de la population égyptienne et à améliorer le système de santé.
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« Je réaffirme que nous continuerons avec détermination à protéger la santé de tous les habitants d’Égypte sous la direction de nos dirigeants et à améliorer notre système de santé. Cela restera la pierre angulaire de la protection de la vie de tous ceux qui vivent ou visitent l’Égypte. »
Il convient de noter que la certification de l’élimination du paludisme est accordée par l’OMS lorsqu’un pays prouve, au-delà de tout doute raisonnable, que la chaîne de transmission indigène du paludisme par les moustiques anophèles a été interrompue à l’échelle nationale pendant au moins trois années consécutives. Un pays doit également démontrer sa capacité à empêcher le rétablissement de la transmission.