La Semaine mondiale de l’allaitement maternel, célébrée chaque année du 1er au 7 août, met à l’honneur l’un des gestes les plus simples et puissants pour la survie et le développement optimal des enfants. Placée cette année sous le thème « Prioriser l’allaitement : créer des systèmes de soutien durables », cette campagne vise à sensibiliser le public sur l’importance de l’allaitement et à promouvoir la mise en place de réseaux de soutien solides pour les mères.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le lait maternel est un aliment complet, sûr, propre et naturellement enrichi en anticorps. Il protège efficacement les nourrissons contre les infections respiratoires, les diarrhées, les otites, la gastro-entérite et même certaines formes de leucémie infantile. Il contribue également à réduire les risques de surpoids, d’obésité et de diabète chez les enfants à long terme.
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L’OMS recommande un allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois, sans autre aliment ni liquide, et la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans ou plus, en combinaison avec des aliments complémentaires sûrs.
Le lait maternel est parfaitement adapté aux besoins nutritionnels du nourrisson, rapporte Kerry Torrens, nutritionniste britannique citée par la BBC. Le colostrum, produit dans les premiers jours, est riche en protéines, pauvre en sucre et bourré d’anticorps, jouant un rôle clé dans le développement de l’intestin et du système immunitaire du bébé.
Outre les nutriments essentiels (protéines, vitamines, bonnes graisses, sucres), le lait contient aussi des probiotiques et prébiotiques qui participent au bon équilibre de la flore intestinale. Ce facteur intestinal est essentiel pour prévenir des maladies comme l’asthme, l’eczéma atopique, ou la maladie coeliaque.
Des études ont aussi montré que les enfants allaités réussissent mieux aux tests d’intelligence et développent moins de troubles cognitifs ou comportementaux. Les préférences alimentaires futures pourraient même être influencées par le régime alimentaire de la mère pendant l’allaitement.
Les bienfaits de l’allaitement s’étendent également aux mamans. L’OMS et la nutritionniste Kerry Torrens soulignent qu’il favorise une récupération rapide après l’accouchement en aidant l’utérus à se contracter et en réduisant les risques d’hémorragie. Il stimule la perte de poids naturelle et équilibre les hormones.
À long terme, l’allaitement réduit les risques de développer un cancer du sein, des ovaires, du diabète de type 2, l’hypertension et des maladies cardiovasculaires. Des recherches indiquent aussi qu’il pourrait prévenir la dépression post-partum, grâce à la libération d’ocytocine, l’hormone du bien-être.
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Pourtant, selon l’OMS, moins de la moitié des nourrissons dans le monde sont allaités exclusivement pendant les six premiers mois comme recommandé. L’institution dénonce la commercialisation agressive et inappropriée des substituts du lait maternel, qui compromet les efforts mondiaux.
Pour y remédier, l’OMS et l’UNICEF ont mis en place plusieurs initiatives :
- le Collectif mondial pour l’allaitement maternel pour renforcer l’appui politique et communautaire,
- le réseau NetCode qui lutte contre la publicité abusive des laits artificiels,
- et des formations spécialisées pour le personnel de santé afin d’accompagner les mères et surveiller la croissance des enfants.
Si l’allaitement n’est pas possible ou choisi, le lait maternisé demeure une option nutritive, notamment enrichie en vitamine D. Toutefois, même une courte période d’allaitement a des effets positifs significatifs, souligne Kerry Torrens.
L’essentiel, rappellent les experts, est de soutenir chaque mère dans ses choix tout en garantissant un environnement informé, bienveillant et médicalement encadré.