La population de Shabunda et Mwenga ne bénéficie toujours pas des dividendes liés à l’exploitation des minerais produits dans leur région, ce qui serait à la base du sous-développement de cette partie de la province du Sud-Kivu. C’est ce qu’a indiqué Crispin Pombo, président des jeunes de l’espace Lega, lors d’une interview partagée ce lundi 19 novembre à La PrunelleRDC.
Il a rappelé que, selon les lois du pays, la population locale devrait bénéficier d’une rétrocession sur les revenus générés par les minerais produits dans ses entités.
Or, ces dispositions n’ont jamais été respectées dans les territoires de Mwenga et Shabunda. Pour ce jeune leader, cette injustice pourrait entraîner des mécontentements au sein de la société, avec à la clé des rébellions et des soulèvements populaires.
Il regrette également que presque toutes les structures qui gèrent les minerais dans ces deux territoires ne soient pas dirigées par des personnes originaires de la région. D’où son appel aux autorités compétentes pour réparer cette injustice et permettre à Shabunda et Mwenga de se développer.
« La difficulté que nous rencontrons dans cette province, c’est le fait que l’espace Lega soit ignoré. Je le dis toujours : l’espace Lega est la clé du développement de la province du Sud-Kivu dans tous les domaines. Nous avons des minerais, des terres arables qui ne nécessitent pas d’engrais chimiques. Si l’on parvenait à désenclaver ces territoires et à y construire des routes, toute la province du Sud-Kivu pourrait être nourrie par Shabunda et Mwenga. Mais tous les projets de développement destinés à améliorer Mwenga sont toujours détournés, et on ne sait pas pourquoi. Il n’y a pas de rotation du pouvoir et la gestion de la province est restée entre les mains d’un certain groupe de personnes. »
Crispin Pombo déplore également le fait que Shabunda et Mwenga soient oubliés dans les projets et plans de développement de la province. Pourtant, selon lui, avec le développement de cette partie de la province, l’ensemble du Sud-Kivu pourrait décoller, car ces deux territoires ont le potentiel de nourrir toute la province.
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« Nous vendons des minerais, et un pourcentage de ces revenus doit revenir aux entités territoriales décentralisées (ETD) pour le développement des zones d’origine des minerais. Si l’or provient d’une zone d’exploitation artisanale, par exemple, une entreprise comme Primera Gold ne peut pas acheter de l’or provenant d’une concession concédée ; elle doit acheter de l’or provenant d’une zone d’exploitation soit artisanale, soit non concédée, afin que le pourcentage soit versé à l’entité dont les minerais sont extraits. Mais étonnamment, les entités ne bénéficient pas de cette rétrocession et ignorent même les statistiques des entreprises qui achètent et exploitent les minerais dans leur région. Nous restons ainsi sans infrastructure. »
Dorcas Kanozire, Stagiaire Centre Universitaire de Paix (CUP)