Au moins 159 femmes ont perdu la vie en accouchant entre janvier et septembre 2024 dans la province du Sud-Kivu. Ce chiffre provient du compte rendu de la revue des décès maternels, périnatals et de riposte (SDMPR), organisée par la Division Provinciale de la Santé à travers le Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR).
Lors de cette revue tenue le 30 octobre 2024, dont le compte rendu fait par le Groupe Thématique Santé de la Société Civile du Sud-Kivu a été consulté par La Prunelle RDC, il a été rapporté qu’au premier trimestre, 31 femmes sont mortes dans les structures sanitaires, tandis que 25 sont décédées dans la communauté.
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Au deuxième trimestre, 25 décès ont été enregistrés dans les structures sanitaires et 17 dans la communauté. Au troisième trimestre, 44 décès ont eu lieu dans les structures médicales et 18 dans la communauté.
Selon les participants à cette revue, plusieurs autres cas ne sont pas signalés, en particulier dans les territoires éloignés. Ils soulignent que de nombreux deuils de femmes décédées avant, pendant ou après l’accouchement sont organisés dans les quartiers sans que ces cas soient rapportés à la Division de la Santé.
La pénurie de médicaments dans les structures de santé serait la principale cause de ces décès maternels.
« Sur les 13 médicaments essentiels pour les soins obstétricaux et néonatals d’urgence (SONU), seuls deux sont disponibles dans les structures : l’Ocytocine et le Misoprostol, utilisés pour la prise en charge des hémorragies », indique le compte rendu.
Malgré la formation de prestataires dans 15 zones de santé pour les soins obstétricaux d’urgence, le taux de mortalité maternelle reste alarmant au Sud-Kivu. Le document signale que, bien que de nombreuses femmes enceintes suivent désormais le programme de consultations prénatales (CPN), le nombre de décès maternels demeure très élevé.
Il a été recommandé lors de cette revue de renforcer les capacités des professionnels assurant les séances de consultations prénatales, car une bonne prise en charge prénatale peut prévenir jusqu’à 80 % des décès maternels. Il est également préconisé d’intensifier la sensibilisation des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
Les participants à cette revue ont également recommandé d’évaluer les effets de la gratuité des soins de maternité dans les 23 zones de santé concernées par le Projet Multisectoriel Nutrition Santé (PMNS), qui soutient le gouvernement congolais.