Sud-Kivu : lancement de la campagne « L’arbre n’est pas un ennemi, les plastiques nous étouffent » pour mobiliser les jeunes face à l’urgence environnementale

Kivu Climate Action
Kivu Climate Action

Les organisations La Prunelle RDC asblCollectif 2250Max Impact et SODECOP ont lancé officiellement la campagne médiatique « L’arbre n’est pas un ennemi, les plastiques nous étouffent », une vaste initiative de sensibilisation et de mobilisation des jeunes contre la déforestation et la pollution plastique au Sud-Kivu. Cette action s’inscrit dans la continuité du programme Kivu Climate Action, qui a déjà permis la plantation de plus de 5.000 arbres antiérosifs et fruitiers dans les territoires de Kabare et Walungu.

Selon les organisateurs, cette campagne repose sur trois axes majeurs : sensibiliser les jeunes aux dangers de la déforestation et de la pollution plastique, mobiliser des actions concrètes de reforestation et de gestion durable des déchets, et renforcer les capacités des jeunes pour en faire « des acteurs du changement et de la paix ».

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 « Le Sud-Kivu fait face à des défis environnementaux majeurs : déforestation, accumulation de plastiques sur les rives du Lac Kivu et du Lac Tanganyika, risques climatiques et impacts sur la santé. »

Les villes de Bukavu, Uvira et Baraka, ainsi que les rives du Lac Tanganyika, subissent une dégradation écologique inquiétante. La déforestation massive, alimentée par l’expansion agricole, l’urbanisation et diverses activités humaines, détruit chaque année des milliers d’hectares de forêt. Cette perte accélérée de biodiversité perturbe les cycles hydrologiques, favorisant éboulementsinondations et autres catastrophes climatiques qui touchent particulièrement les jeunes et les femmes.

Parallèlement, la pollution plastique atteint des niveaux alarmants. Les déchets s’amoncellent sur les rives du Lac Kivu, du Lac Tanganyika et de la rivière Ruzizi, menaçant les écosystèmes aquatiques, la pêche (source essentielle de subsistance), et la santé des populations chargées de collecter l’eau ou de gérer les ressources domestiques.

Ces crises combinées aggravent l’insécurité alimentaire, compromettent l’accès à l’eau potable et réduisent les opportunités pour la jeunesse, accentuant les risques de tensions liées à la raréfaction des ressources naturelles.

La démarche s’appuie également sur la Résolution 2250 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui reconnaît le rôle essentiel des jeunes dans la paix, la sécurité et le développement durable. Les organisations initiatrices rappellent que leur mobilisation est indispensable pour renforcer la résilience communautaire face au changement climatique.

La campagne poursuit plusieurs objectifs. Informer les jeunes sur la déforestation, la pollution plastique, les risques climatiques et les impacts sur la santé. Mobiliser autour d’actions locales : reboisement, réduction des plastiques, gestion durable des déchets, former des jeunes ambassadeurs à la gestion des ressources naturelles et aux pratiques durables ou encore valoriser les initiatives existantes.

Les organisations prévoient une série d’outils. C’est principalement des vidéos en ligne avec témoignages de jeunes engagés et experts, des spots radio, des affiches éducatives dans écoles et espaces publics ou encore des ateliers communautaires et forums de discussion.

Pour les organisateurs, cette campagne se veut une réponse collective et durable à une crise environnementale qui affecte directement les jeunes, les femmes et l’avenir de la région.

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« Ensemble, faisons entendre la voix des jeunes et construisons un avenir où la nature est protégée et respectée. », lancent les organisateurs.

À travers cette campagne, les organisations espèrent transformer l’urgence écologique en une opportunité de changement, de paix et de sécurité pour tout le Sud-Kivu.

Vinciane Ntabala

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