Sud-Kivu : Libération des sujets chinois arrêtés à Rubimbi, une décision qui choque le Gouverneur Purusi

Dix-sept citoyens chinois, quatre Congolais, deux interprètes (un Burundais et un Congolais),

Le Gouverneur du Sud-Kivu, Jean Jacques Purusi, a exprimé son mécontentement face à la libération inattendue de citoyens chinois arrêtés à Rubimbi pour exploitation illégale de minerais. Lors d’un point de presse tenu dans la nuit du 25 décembre 2024, il a dénoncé une décision prise par la Direction Générale de Migration (DGM), qui contrecarre les efforts de son gouvernement dans la lutte contre les fraudes minières.

« J’étais en mission sur la route Ngoya lorsque j’ai appris que les citoyens chinois, arrêtés pour exploitation illégale de minerais dans le village de Rubimbi, à Walungu, avaient été libérés par la DGM. Cette nouvelle m’a surpris, car elle n’était pas prévue dans notre plan », a-t-il déclaré.

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« En tant que Gouverneur, cette nouvelle m’a surpris, car elle n’était pas prévue dans notre plan », a-t-il déclaré.

Le Gouverneur a révélé que ces citoyens chinois avaient été transférés à la DGM par la police sans consultation préalable du gouvernement provincial.

À son grand étonnement, ils ont été expulsés sur ordre venu de Kinshasa, alors même qu’ils devaient à la province une dette de 10 millions de dollars américains.

Contexte

L’incident survient après une mission d’investigation ordonnée par le gouverneur les 18 et 19 décembre 2024. Cette mission, menée par une délégation composée du ministre provincial des Finances Bernard Muhindo (assurant l’intérim du ministre des Mines), du Directeur de la Direction Provinciale de Mobilisation et d’Encadrement des Recettes (DPMER, d’experts et de la députée Béatrice Nanvano, avait pour objectif de démanteler un réseau mafieux opérant dans l’exploitation minière illégale.

La délégation a découvert que des citoyens chinois opéraient sur un site interdit depuis quatre ans, extrayant environ 1 kilogramme d’or tous les deux jours.

« Ils ont reconnu exploiter 500 grammes d’or par jour, soit un total de 750 kilogrammes d’or entre 2021 et 2024. Pourtant, ils ne possédaient qu’un permis de recherche, qui n’autorise pas l’exploitation », a précisé le Gouverneur.

Ces citoyens chinois avaient été arrêtés et remis à la police avec une note de perception de 10 millions de dollars américains. Cependant, contre toute attente, la police les a transférés à la DGM sans en informer le gouvernement provincial.

« Ce matin, alors que j’étais sur la route Kamanyola, j’ai reçu un appel m’informant que ces Chinois avaient quitté la province, passant par le Rwanda pour retourner en Chine. J’étais choqué », a confié Jean Jacques Purusi. Il a affirmé que ces libérations compromettent les efforts provinciaux pour restaurer l’ordre dans le secteur minier.

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Colère de la Société Civile

La Société civile, par la voix de Me Néné Bintu, Présidente du Bureau de Coordination, a exprimé son indignation face à cette situation, la qualifiant d’ « humiliante ».

« Nous exigeons des mesures drastiques et des sanctions contre tous les complices, qu’ils soient à Kinshasa ou au Sud-Kivu », a-t-elle déclaré.

Me Bintu a également rappelé que, malgré les immenses richesses minières de la province, le budget provincial peine à atteindre 10 millions de dollars.

« Il est temps de mettre un terme à ces pratiques frauduleuses. La renaissance tant attendue passe par des mesures concrètes et une transparence accrue », a-t-elle ajouté.

Jean Jacques Purusi a promis des sanctions sévères contre toute personne impliquée dans ce réseau mafieux.

« Avec le soutien du Chef de l’État, nous allons redoubler d’efforts pour protéger nos ressources minières et garantir qu’elles profitent à la population », a-t-il assuré.

La Société civile et plusieurs acteurs sociaux du Sud-Kivu appellent à des actions décisives pour que les communautés du Sud-Kivu profitent de l’exploitation minière.

« La balle est désormais dans le camp des autorités », a conclu Me Néné Bintu.

Claudine Kitumaini

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