Plus de cinq milles femmes en âge de procréer ont bénéficié des services de santé sexuelle et reproductive par l’ONG ABEF-ND à Kalehe pendant 4 mois allant de mai à septembre 2023. Les bénéficiaires sont des sinistrées de la catastrophe naturelle de Bushusu, Nyamukubi à Kalehe ; une catastrophe ayant occasionné une crise humanitaire.
Il s’agit d’une assistance qui fait partie du dispositif minimum d’urgence (DMU) en santé sexuelle et reproductive en situation de crise humanitaire.
Avec l’appui financier de l’IPPF et l’accompagnement technique du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) du Sud-Kivu, l’offre de service de planification familiale, les soins après avortement, la prise en charge des IST, le dépistage volontaire au VIH, la prise en charge médicale des violences sexuelles sont les services qui ont été octroyés.
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Quatre formations sanitaires, de quatre aires de santé différentes ont bénéficié d’un appui pour offrir ces services.
C’est notamment les centres de santé des aires de santé les plus touchées : Bushushu et Nyamukubi ainsi que les voisines ayant accueilli les sinistrés : Muhongoza et Lushebere.
Ces structures ont reçu un lot de médicaments et intrants et une enveloppe pour l’appui fonctionnel.
Les stratégies utilisées pour atteindre les bénéficiaires étaient les équipes mobiles, les campagnes de sensibilisation dans les sites d’accueil des déplacés (Camp Amani 1, 2, 3, 4, Camp Kasirusiru 1 et 2) et dans la communauté; ainsi que les stratégies fixes dans les formations sanitaires ciblées.
Ces activités ont été menées par les prestataires des soins, les distributeurs à base communautaire (DBC), les jeunes pairs éducateurs et les relais communautaires», souligne Dr Gisèle Nyamalibu, Coordinatrice Provinciale de l’ABEF-ND au Sud-Kivu.
Les bénéficiaires ont exprimé leur satisfaction car les problèmes liés à la santé sexuelle et reproductive auxquels ils faisaient face n’étaient pas pris en compte par d’autres acteurs humanitaires dans la zone.
« J’ai été sensibilisée par une équipe d’ infirmiers, ici au camp Amani 1 où je suis hébergée avec mon mari et mes 9 enfants, sur la planification familiale. Cela étant important pour moi et ma famille et vu les conditions de vie auxquelles nous sommes confrontées et le nombre d’enfants, j’ai adhéré à une contraception de 5 ans », témoigne une bénéficiaire.
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Une autre bénéficiaire adolescente ajoute:
« J’ai 16 ans, je vis au Camp de sinistrés de Kasirusiru 2 avec mes 2 frères, 3 sœurs et ma fille qui a 8 mois. Mes parents et mes 2 autres frères ont été emportés par les torrents d’eau lors de la catastrophe. J’ai de petits copains qui m’aident à nourrir ma fille et mes frères. Il y a 2 semaines, j’avais trop de pertes blanches, malodorantes et des démangeaisons au niveau de mon sexe. Quand les infirmiers sont passés dans notre camp, je me suis dirigée dans la tente où ils se trouvaient. J’ai posé mon problème, une infirmière m’a consulté, m’a donné des médicaments et a fait le dépistage au VIH. J’ai reçu une contraception de 3 ans. Aujourd’hui je suis guérie et me sens protégée. »
La Zone de santé a assuré la supervision des activités et se réjouit de l’intervention de l’ABEF-ND qui a permis d’améliorer les indicateurs de santé de la reproduction dans cette zone.
« Nous sommes pour la prolongation des activités de l’ABEF-ND dans notre zone si le bailleur des fonds l’accorde » insiste le Médecin Chef de Zone, avec sourire aux lèvres.
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