Les montagnes du Sud-Kivu jouent un rôle crucial dans la prévention des inondations et glissements de terrain, tout en abritant une riche biodiversité, notamment au sein du Parc national de Kahuzi-Biega et de la Réserve naturelle d’Itombwe. Elles soutiennent également les moyens de subsistance de nombreuses communautés à travers l’agriculture. C’est ce qu’a rappelé Franck Kwabe, enseignant-chercheur au département de Géographie et Gestion de l’Environnement de l’ISP de Bukavu, à l’occasion de la Journée internationale de la montagne.
Face aux multiples défis environnementaux et socio-économiques, le reboisement apparaît aujourd’hui comme une réponse stratégique. Selon Franck Kwabe, planter des arbres sur les versants des montagnes permet de réduire l’érosion des sols et la sédimentation des rivières, souvent responsables d’inondations en aval.
« La restauration forestière favorise la biodiversité en recréant des habitats et des corridors écologiques pour les espèces locales, tout en renforçant la résilience des écosystèmes face au changement climatique », explique-t-il. « Les arbres stockent le carbone, atténuent les îlots de chaleur et créent un microclimat favorable aux cultures. Le reboisement soutient également le développement économique local via l’agroforesterie, le bois d’œuvre, le miel et l’écotourisme. »
Pour Kwabe, trois actions concrètes et durables doivent être mises en place pour protéger les montagnes. D’abord, mieux planifier l’usage des terres afin de préserver les sources d’eau, puis promouvoir une agriculture durable qui améliore les rendements tout en réduisant l’érosion et enfin reboiser de manière ciblée, en particulier les têtes de bassins versants et les berges, en favorisant les essences indigènes et en limitant les espèces à risque écologique.
Il insiste également sur l’importance d’une gouvernance renforcée : co-gestion des aires protégées avec les communautés, encadrement du charbonnage, assainissement de l’exploitation minière artisanale, développement d’alternatives économiques pour réduire la pression sur les ressources naturelles.
« Préserver nos montagnes, c’est investir dans la sécurité, la résilience et l’avenir des populations », conclut Franck Kwabe.
Malgré leur importance pour l’eau, l’agriculture et la protection contre les catastrophes, les montagnes du Sud-Kivu restent menacées par les activités humaines. La responsabilité collective et des actions simples de protection de l’environnement sont essentielles pour maintenir la biodiversité et garantir un développement durable.
« Protéger les montagnes, c’est garantir de l’eau, des terres fertiles et un environnement sain pour toutes les générations. Le Sud-Kivu peut devenir un modèle de montagnes vivantes, résilientes et prospères », conclut-il.

