Sud-Kivu : un arrêté du Gouverneur Purusi interdit l’exploitation dans le Parc National de Kahuzi-Biega

Jean-Jacques Purusi

Le Gouverneur de la Province du Sud-Kivu, le Professeur Jean-Jacques Purusi Sadiki, a signé un arrêté provincial le 13 novembre 2024, portant sur la protection et l’interdiction d’occupation, d’envahissement, d’exploitation, de commercialisation et de transport des ressources forestières et minières issues du Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB).

L’arrêté stipule qu’aucune exploitation des produits forestiers et miniers n’est autorisée au sein du Parc National de Kahuzi-Biega. Cela inclut les activités telles que la culture des terres, l’installation d’infrastructures, l’élevage de bétail et l’exploitation des ressources naturelles. Les actes susceptibles de dégrader l’environnement, y compris l’introduction d’espèces non indigènes perturbant l’écosystème, sont également interdits.

Lire aussi : Destruction massive du PNKB : le ministre provincial de l’Environnement annonce des mesures pour mettre fin à la criminalité environnementale

La commercialisation et le trafic des ressources forestières et minières issues du PNKB par voie lacustre, terrestre ou aérienne sont également formellement prohibés.

« Il s’agit de toute personne physique ou morale, des groupes d’individus ou associations qui se livrent à l’exploitation des ressources du Parc National du Kahuzi Biega notamment l’abattage d’arbres, le piégeage des animaux, la prospection, l’extraction de matières minérales, l’usage de ses terres à des fins agricoles et faire voler un aéronef à une hauteur inférieure à 500 mètres de l’espace aérien de cette aire »

Les concessionnaires voisins du parc devront obtenir une autorisation préalable pour tout abattage d’arbres. En cas de non-respect de cette règle, les agents de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) interviendront pour saisir les produits illégaux ainsi que les équipements utilisés dans ces activités.

« Les Concessionnaires voisins du PNKB doivent, avant tout abattage de leurs arbres, obtenir préalablement l’autorisation comme de droit. Le défaut de cette autorisation oblige les Agents de l’ICCN commis à la surveillance de cette aire protégée de procéder à la saisie desdits produits et les objets ayant servi à la commission de ces actes illégaux ».

L’arrêté précise les termes relatifs à l’exploitation des ressources :

L’occupation est toute forme d’utilisation des terres au sein du PNKB, compris l’agriculture, le pâturage, la construction ou toute autre activité qui empiète les zones protégées. 

L’envahissement est une intrusion physique dans les limites du Parcentraînant la perturbation des écosystèmes et des habitats naturels. 

L’exploitation est toute activité visant à extraire ou à utiliser les ressources naturelles du Parc y compris, mais sans s’y limiter, l’abattage d’arbres, l’extraction de minerais, la collecte de plantes ou d’animaux ainsi que toute forme de prélèvement de ressources biologiques ou géologiques. 

La commercialisation est toute activité liée à la vente ou à la distribution de produits issus des ressources du Parc, que ce soit directement sur le marché ou par des intermédiaires. Cela inclut la vente de bois, de minerais, de plantes, d’animaux ou de tout autre produit dérivé des ressources naturelles du PNKB.

« Est formellement interdite, toute exploitation des produits forestiers et miniers au sein du Parc National de Kahuzi Biega. Cette interdiction s’applique aux activités de culture des terres ou d’installation des infrastructures dans les zones délimitées du PNKB, d’exploitation des ressources forestières ou minières au sein du Parc, d’élevage du bétail ou toute autre activité susceptible de dégrader l’environnement naturel et d’introduire des espèces végétales ou animales non indigènes qui pourraient perturber l’écosystème local. La commercialisation des ressources forestières et minières issues du PNKB et leur trafic par voie lacustre, terrestre et aérienne sont interdits »

Lire aussi : Destruction massive PNKB: des écologistes appellent à une action urgente du gouvernement et de la communauté internationale

L’arrêté définit les acteurs chargés de la surveillance et de la protection du PNKB, comprenant notamment le Ministère Provincial en charge de l’Environnement, les forces de l’ordre, les administrations territoriales ainsi que les groupes communautaires. Ces derniers sont appelés à collaborer pour protéger le parc et prévenir toute exploitation illégale des ressources naturelles.

Le texte précise que les acteurs de la sécurité, notamment l’Armée Congolaise et la Police Nationale, sont instruits de prendre des mesures coercitives pour contrer les activités illégales telles que l’exploitation minière illégale, le braconnage et le trafic de produits forestiers. Les autorités locales, y compris les chefs de territoires et de chefferies autour du parc, devront également veiller à la mise en œuvre des mesures de protection et prendre des sanctions en cas de non-respect.

Par ailleurs, le Gouverneur annonce qu’une Unité de Coordination, Suivi et Évaluation sera mise en place sous la direction du Ministre provincial en charge de l’Environnement et de l’Économie verte. Cette unité, qui regroupera les différents intervenants du secteur, aura pour mission d’évaluer trimestriellement l’efficacité des mesures de protection et de lutte contre l’exploitation illégale des ressources du parc.

L’arrêté précise que toute personne ou groupe impliqué dans le transport illégal de ressources provenant du PNKB sera poursuivi devant les juridictions compétentes. Les véhicules ou embarcations maritimes transportant ces produits seront saisis et leurs propriétaires poursuivis conformément à la loi sur la conservation de la nature.

En attendant, l’arrêté enjoint les Administrateurs de Territoires, les Chefs de Chefferies et Secteurs, les Chefs de Groupements et de Villages y compris les institutions publiques œuvrant aux alentours du Parc National de Kahuzi Biega précisément dans les stations de Civanga, Nzovu, Nkugu, Lulingu et Mombili sont instruits de consentir suffisamment d’efforts pour la protection de ce patrimoine et dans le cas échéant, prendre des sanctions administratives pour lutter contre l’exploitation, la commercialisation et le transport des ressources forestières et minières. 

Jean-Luc M.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.