Sud-Kivu : vers une gestion rationnelle des déchets ?

assainissement - goma- déchets- immondices
Des déchets au marché de Nyawera à Bukavu. Photo d'illustration

Dans un contexte où la préservation de l’environnement et la qualité de vie des citoyens sont plus que jamais au cœur des préoccupations, le Ministre de l’Agriculture et Sécurité Alimentaire, d’Elevage, de Pêche, du Développement Rural, de l’Environnement, de l’Économie verte et de Communication et Médias, Me Luganywa Bashizi Didier Kabi, a adressé une note circulaire aux autorités locales. Cette communication vise à renforcer les mesures d’assainissement et la gestion rationnelle des déchets à travers toute la province.

Le ministre se base sur la Loi n°11/009 du 9 juillet 2011, qui établit les principes fondamentaux relatifs à la protection de l’environnement, ainsi qu’au Décret n°13/015 du 29 mai 2013 sur la réglementation des installations classées, ainsi qu’un Édit provincial n°001/2013 du 25 novembre 2013 qui a été mis en place. Ce dernier impose une obligation stricte en matière de gestion rationnelle des déchets, applicable à toutes les installations classées, entreprises commerciales, établissements publics et privés, ainsi qu’aux ménages de la province.

Lire aussi : Mobilisation pour la propreté à Bukavu: un Salongo « pédagogique » sur Major Vangu

Pour garantir cette gestion, il est désormais exigé que chaque entité mette en place des poubelles pour le tri et la séparation des déchets. Ces derniers devront être collectés séparément en trois catégories : déchets biodégradables, déchets plastiques, et déchets en verre et autres non biodégradables. Cette mesure facilitera la séparation en amont et permettra d’envisager une transformation des déchets.

« Ces déchets doivent être collectés séparément dans des poubelles adaptées, soit en sachets, soit en poubelles plastiques ou métalliques pour faciliter la séparation en amont et ainsi envisager une éventuelle transformation des déchets avec moins de difficultés ».

Un moratoire d’un mois est accordé à toutes les entités concernées pour se conformer à ces exigences. Chaque ménage et chaque installation doit s’abonner à un service public de gestion des déchets, que ce soit au niveau de la Ville, de la Commune ou de l’Entité Territoriale Décentralisée (ETD). Passé ce délai, des mesures coercitives seront prises contre ceux qui ne respecteront pas ces obligations.

En vertu de l’article 3 de l’édit n°001/2013, des sanctions seront appliquées immédiatement en cas d’infraction. Les mesures additionnelles, basées sur les articles 6, 7, 8 et 9, seront également renforcées dans les jours à venir pour assurer une stricte conformité avec la réglementation environnementale, a-t-il annoncé.

Dans cette note circulaire, il est rappelé que chaque citoyen a l’obligation de s’acquitter de ses taxes, y compris la taxe d’assainissement. De plus, les différents prestataires agréés doivent être rigoureusement évalués chaque trimestre et chaque année pour apprécier leur performance et garantir le respect de leurs engagements. En cas de résultats non-concluants, leurs contrats pourront être résiliés.

La note souligne aussi la nécessité de protéger les lacs Kivu et Tanganyika ainsi que la rivière Ruzizi. Toute construction le long de ces points d’eau doit respecter une distance de 10 mètres de la rive. Les riverains sont avertis que tout déversement de déchets dans ces milieux est strictement interdit.

Concernant les véhicules abandonnés sur la voie publique, le ministre demande une sensibilisation au sein des juridictions respectives pour initier le processus d’évacuation pacifique des épaves. Les récalcitrants seront soumis à des mesures coercitives.

« En attendant les dispositions logistiques nécessaires sur l’aménagement de la décharge publique du Gouvernement Provincial à l’INERA Mulungu qui vous seront communiqués incessamment, instruction vous est faite de débuter par une sensibilisation dans vos juridictions respectives à l’intention des concernés pour qu’ils puissent commencer avec le processus d’évacuation de leurs véhicules de manière pacifique. Les récalcitrants y seront contraints conformément à la loi ».

Lire aussi : Éditorial : L’agonie d’une ville sous les déchets plastiques !

Aussi, annonce le Ministre de l’Environnement, conformément aux dispositions pertinentes de l’Arrêté Provincial n°19/040/GP/SK du 28/08/2019 modifiant et complétant l’Arrêté n°11/06/GP/SK du 20/01/2011 portant Assainissement des agglomérations rurales et urbaines dans la Province du Sud-Kivu, il est strictement interdit aux particuliers d’entreposer les matériaux et/ou matériels de construction sur la voie publique.

« Chaque citoyen devra prendre les dispositions pratiques nécessaires pour gérer ces matériaux dans sa parcelle. Les contrevenants à cette mesure doivent être dénoncés et sanctionnés conformément à la loi. Exception faite à ceux qui auront demandé et obtenu l’autorisation d’utilisation provisoire de la voie publique provinciale ». 

Le Didier Kabi est formel : ces initiatives visent à promouvoir une gestion responsable et respectueuse de l’Environnement dans notre Province, dans le but de préserver notre cadre de vie commun et de contribuer à la protection de notre écosystème. 

Marina Mwanda

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.