Un homme atteint du VIH en rémission après une greffe de moelle osseuse, une découverte prometteuse

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Chilean senator Francisco Chahuan, performs a HIV test on himself, in effort to encourage people to check their health, in Valparaiso, Chile, December 11, 2018. REUTERS/Rodrigo Garrido

Un homme séropositif depuis plus de trente ans est en longue rémission après avoir reçu une greffe de moelle osseuse. Une découverte prometteuse pour la recherche.

Un homme désigné comme « le patient de Genève » est considéré comme guéri après une greffe de moelle osseuse. Son cas a été présenté ce jeudi à Brisbane en Australie où s’ouvrira dimanche la Conférence de la société internationale du sida, informe le média français « Le Parisien ».

Selon le média, ce patient est suivi aux Hôpitaux universitaires de Genève en Suisse et n’est pas le premier à guérir du virus.

Avant lui, cinq personnes ont déjà été considérées comme probablement remises de l’infection par le VIH après avoir reçu une greffe de moelle. Mais, ces patients avaient tous en commun une situation bien particulière. Ils étaient atteints de cancers du sang et ont bénéficié d’une greffe de cellules souches qui a renouvelé en profondeur leur système immunitaire. À chaque fois, leur donneur présentait une mutation rare d’un gène dit CCR5 delta 32, une mutation génétique connue pour empêcher l’entrée du VIH dans les cellules.

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Pour le « patient de Genève », explique « Le Parisien », la donne est différente : en 2018, pour traiter une forme particulièrement agressive de leucémie, il a aussi bénéficié d’une greffe de cellules souches. Mais cette fois, la greffe a été issue d’un donneur non porteur de la mutation CCR5.

Ainsi, contrairement aux cellules des autres personnes considérées comme guéries, celles de la personne donneuse permettaient théoriquement au VIH de se reproduire. Pourtant le virus reste indétectable chez le « patient de Genève » 20 mois après la fin du traitement. Les analyses n’ont depuis identifié ni particules virales, ni réservoir viral activable, ni augmentation des réponses immunitaires contre le virus dans l’organisme de cette personne.

Même si les scientifiques ne peuvent exclure que le virus persiste encore, elles estiment qu’il s’agit là d’une nouvelle rémission de l’infection par le VIH. Mais alors, comment expliquer un tel phénomène chez ce patient ?

« Dans ce cas précis, peut-être que la greffe a permis d’éliminer toutes les cellules infectées sans besoin de la fameuse mutation », avance Asier Sáez-Cirión responsable de l’unité Réservoirs viraux et contrôle immunitaire à l’Institut Pasteur. « Ou peut-être que son traitement immunosuppresseur, nécessaire après la greffe, a joué un rôle. »

Si ces rémissions nourrissent l’espoir de venir un jour à bout du VIH, une greffe de moelle osseuse reste une opération très lourde et risquée : elle n’est pas adaptable à la plupart des porteurs du virus. Ces cas ouvrent tout de même de nouvelles pistes de recherche, comme le rôle possible que pourraient jouer des traitements immunosuppresseurs.

Le patient de Genève, qui vivait avec le VIH depuis le début des années 1990, souhaite pour le moment rester anonyme. « Ce qui m’arrive est magnifique, magique », a-t-il simplement réagi dans un communiqué de l’Institut Pasteur. 

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