Le désespoir se lit sur les lèvres des paysans cultivateurs à Kibirizi, en chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Les pronostics des paysans cultivateurs font craindre une très faible production de haricot dans les prochaines semaines. La faute aux longs épisodes de sécheresse.
« Pour cette saison, nous travaillons en perte à cause de la sécheresse qui a détruit les cultures. Nous n’allons rien produire. On ne récolte que 8 kilogrammes de haricot sur une superficie équivalent à un quart de l’hectare. Et dans d’autres champs, tout a été calciné par le soleil, il n’y a vraiment rien. Cela veut dire que nous entrons dans une crise alimentaire qui se profile à l’horizon,» explique Kabuyaya Muhindo Jean, membre de l’asbl Alliance des Paysans Cultivateurs Pilotes pour le Développement Caritatif à Kibirizi.
«Les prix des produits agricoles pourraient également hausser, car nous n’aurons rien à amener sur le marché. Tout ce que nous aurons, c’est du manioc car cette plante a une durée de vie relativement longue comparativement à d’autres cultures vivrières et que ces derniers temps, nous avons un peu de pluies. Nous espérons que nous aurons également un peu de maïs. Nous ne savons pas si les plantes d’arachides pourront récupérer, mais les plantes de haricot ont déjà séché,» affirme-t-il.
Et pendant ce temps, l’Association de vendeurs des produits vivriers (ADVVI) à Kibirizi annonce déjà une hausse des prix de certaines produits agricoles.
Un sac des cossettes de manioc se négocie à 60.000 francs congolais contre 35.000 il y a quelques semaines. Celui de maïs coute 170.000 FC contre 120.000 avant, et celui de haricot 240.000 FC contre 150.000 il y a peu.
Faustin Tawite, depuis Rutshuru