Ce lundi 13 janvier 2025, la mutualité Luusu-Lega a fermement condamné les sociétés opérant sur le sous-sol du territoire de Mwenga, accusées d’exploiter les ressources minières sans apporter de bénéfices aux communautés locales. Cette prise de position a été exprimée dans une lettre officielle portant sur deux problématiques majeures : l’exploitation illicite des minerais et la réhabilitation de la route nationale N°2, notamment le tronçon Bulavu-Mwenga.
Lors d’une conférence de presse, Mweze Mbula Ngoy, Président de la mutualité, a souligné les multiples défis auxquels le territoire de Mwenga est confronté, notamment les maladies pandémiques et endémiques, la dégradation de la RN2 et le manque de produits de première nécessité. Il a aussi dénoncé la situation paradoxale où certaines personnes extérieures à la région s’enrichissent grâce aux ressources minières, souvent avec la complicité de ceux occupant des positions stratégiques, permettant ainsi des exploitations illégales.
La mutualité a également affirmé que l’exploitation minière nuit à l’existence des alluvionnaires vivant le long des rivières de la région et qu’elle cessera immédiatement une fois que ces ressources seront épuisées.
Malgré la reconnaissance des efforts du gouverneur de la province, Jean-Jacques Purusi, pour lutter contre l’exploitation illégale des minerais, la mutualité déplore le manque de cohésion entre les actions des autorités nationales et provinciales. Elle a donc appelé à une collaboration plus étroite entre les entreprises minières opérant dans la région, les coopératives minières locales et les entreprises de Mwenga, en vue de signer un cahier des charges en cours d’élaboration par ses experts.
Dans ses recommandations, la mutualité exige l’indemnisation des victimes d’expropriations illégales de champs et d’étangs piscicoles, ainsi que la participation des sociétés minières à la réhabilitation de la RN2, sous la supervision technique de l’Office des routes et la supervision de la coalition Synergie RN2/Luusu Mwenga et des sociétés civiles locales.
Elle a aussi encouragé la population à réclamer pacifiquement la réhabilitation de la route et a réaffirmé son soutien à la vision du gouverneur pour le développement du Sud-Kivu.
Enfin, elle a insisté sur l’importance d’exiger le paiement des taxes et impôts dus par les entreprises installées à Mwenga, afin que ces fonds soient rétrocédés aux entités territoriales décentralisées (ETD) du territoire, conformément à la législation en vigueur.