À moins de deux mois de l’ouverture de la COP30 prévue en novembre au Brésil, l’Afrique exhorte la communauté internationale à passer des promesses aux actes. L’appel a été lancé dans une déclaration conjointe d’ONU Climat et du gouvernement éthiopien, publiée à la veille du Sommet africain sur le climat qui s’ouvre lundi 8 septembre 2025 à Addis-Abeba.
Simon Stiell, secrétaire exécutif d’ONU Climat, et Fitsum Assefa, ministre éthiopien de la Planification et du Développement, insistent sur l’urgence.
« L’Afrique est prête à intensifier son action en faveur du climat, mais la COP30 doit veiller à ce qu’elle en ait pleinement les moyens. »
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Bien que souvent perçue comme vulnérable face au réchauffement, l’Afrique dispose d’atouts majeurs : une population jeune, un fort ensoleillement, des ressources naturelles abondantes et une créativité tournée vers l’innovation verte. Mais ces potentiels restent sous-exploités.
Alors que 2 000 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables à l’échelle mondiale en 2024, le continent n’en a reçu qu’une part infime, une disparité qui menace ses ambitions climatiques. Sans soutien financier et technologique accru, les objectifs risquent de rester lettre morte.
En amont du Sommet, la Semaine africaine du climat a réuni 119 délégations nationales et des centaines d’organisations internationales. Plus de 40 initiatives locales y ont été présentées : mini-réseaux électriques communautaires, projets de recyclage au Kenya, obligations vertes au Maroc.
« Nous avons entendu des innovateurs parler d’actions climatiques rentables, évolutives et irréversibles », souligne Noura Hamladji, secrétaire exécutive adjointe de la CCNUCC.
Profitant de cet élan, l’Éthiopie a annoncé sa candidature pour accueillir la COP en 2027, affirmant son ambition de peser davantage dans la gouvernance climatique mondiale. Addis-Abeba, déjà surnommée « capitale diplomatique de l’Afrique », entend désormais s’imposer comme un carrefour de la transition écologique.
Pour le Dr Fitsum Assefa, la Semaine du climat a marqué un tournant : « C’est un pont entre la négociation et la mise en œuvre. C’est là que l’ambition rencontre l’action. »
Mukhtar Babayev, président de la COP29, a lui aussi insisté sur l’importance d’une approche régionale : chaque continent doit apporter ses propres solutions, et l’Afrique peut jouer un rôle moteur dans la transition globale.
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La déclaration conjointe publiée à Addis-Abeba se conclut sur un message ferme : la COP30 doit privilégier des résultats concrets sur le terrain, bien au-delà des promesses écrites.
Alors que le monde approche d’échéances climatiques décisives, l’Afrique réclame une solidarité réelle et des moyens tangibles. La réussite de la COP30 dépendra en grande partie d’un soutien renforcé à ce continent, qui aspire à devenir un acteur central de la lutte mondiale contre le changement climatique.