Le gouvernement provincial du Sud-Kivu a suspendu, ce vendredi 4 octobre 2024, les travaux effectués par des particuliers le long du lac Kivu à Bwindi, dans la commune de Bagira. Cette décision a été prise par le ministre provincial de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche, de l’Environnement et de l’Économie verte, Luganywa Kabi Didier, qui a déclaré que les responsables de cette spoliation seront interpellés.
Lors d’une descente sur le terrain, effectuée sur instruction du gouverneur de province Jean-Jacques Purusi, le ministre a révélé que c’est le conseiller municipal de Bagira, Samy Magadju, qui a alerté les autorités après avoir constaté la dégradation de l’écosystème du lac Kivu.
Sur place, le ministre a observé que des centaines de camions déversaient immondices et sable pour des constructions, en violation de l’arrêté provincial interdisant toute construction dans un périmètre de dix mètres le long du lac Kivu.
« Ce matin, à mon arrivée, j’ai rencontré trois camions de la société TRABEMCO avec une grande machine en train de déplacer du sable jusqu’au niveau du lac. J’ai immédiatement suspendu les travaux », a-t-il déclaré.
Il s’est dit indigné par le comportement d’un élu provincial qui serait impliqué dans cette spoliation.
Au nom du gouvernement provincial, le ministre a affirmé que toute personne impliquée dans ce désordre sera appelée à donner des éclaircissements sur l’octroi du titre de l’espace.
« Ces personnes sont déjà à 44 mètres dans le lac. Même en y arrivant, on a peur. Je ne sais pas comment ils en sont arrivés là, mais personnellement, cela m’a beaucoup énervée », a-t-il ajouté.
Face à cette situation, le Conseil des Ministres se réunira pour prendre des mesures concrètes afin de trouver des solutions à ce problème, et les responsables de cette destruction devront répondre de leurs actes devant la justice.
Cette intervention du porte-parole du gouvernement est une réponse aux multiples alertes formulées par le conseil communal de Bagira et certains acteurs de la Société civile.
Dans un point de presse sur la situation générale de la province, le Bureau de Coordination de la Société Civile avait également exprimé son inquiétude et sollicité l’implication du gouverneur de province pour rétablir l’ordre à Bwindi.