Dans deux semaines, la ville de Bukavu pourrait être totalement privée d’eau potable. La Régie de Distribution d’Eau (Regideso SA) alerte sur une rupture imminente des produits chimiques nécessaires au traitement de l’eau et appelle à une intervention d’urgence pour éviter une crise sanitaire majeure.
Selon la Regideso SA, l’usine de Murhundu — qui fournit plus de 70 % de l’eau potable de Bukavu — ne dispose plus que de 9.400 kg de sulfate d’alumine, un produit essentiel à la clarification de l’eau. Ce stock ne suffira que pour les 15 prochains jours. Une situation alarmante qui fait craindre une interruption complète de la chaîne de traitement.
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La rupture de ces intrants chimiques compromettrait directement la potabilité de l’eau. Une telle situation pourrait entraîner une recrudescence de maladies hydriques comme le choléra, la typhoïde ou les diarrhées aiguës, notamment dans les quartiers les plus vulnérables.
Dans une lettre adressée le 27 mai 2025 au Gouverneur du Sud-Kivu, la direction régionale de la Regideso SA tire la sonnette d’alarme. Le chargé de mission, M. Mudumbi Mweze Ikong, y exhorte les autorités provinciales à intervenir rapidement afin d’éviter une catastrophe sanitaire sans précédent.
La situation s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés économiques. La Regideso SA dénonce un désengagement progressif de l’État et la perte de revenus, notamment due à la fermeture ou au départ de clients institutionnels majeurs tels que Bralima, des hôtels ou des ONG internationales. L’entreprise publique affirme ne plus avoir les moyens financiers d’acheter les produits de traitement.
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Au-delà des autorités locales, cet appel s’adresse également aux bailleurs de fonds, ONG humanitaires, agences internationales et ministères compétents. La mobilisation rapide de tous les partenaires est jugée indispensable pour garantir l’accès à l’eau potable à des centaines de milliers d’habitants de Bukavu.
