La République Démocratique du Congo a réaffirmé son ambition de devenir un acteur central de la transition énergétique mondiale lors d’une table ronde consacrée à la « Transition énergétique », organisée en marge de la COP30. Intervenant au nom du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, la Ministre de l’Environnement, du Développement durable et de la Nouvelle économie du climat, Marie Nyange Ndambo, a défendu l’idée d’une transition juste, équitable et souveraine, tout en présentant le potentiel énergétique exceptionnel de la RDC.
La Ministre a salué le leadership du Président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et appelé à une coopération internationale renforcée pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle a rappelé que la décision mondiale de décarbonation, actée lors de la COP28 à Dubaï, impose une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre et une sortie progressive des énergies fossiles.
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Dotée d’importantes ressources en métaux verts et d’un bouquet varié d’énergies renouvelables — hydroélectricité, solaire, éolien, biomasse et gaz méthane du lac Kivu — la RDC se positionne comme un acteur stratégique. Selon l’Atlas des énergies renouvelables, le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique estimé à 100 000 mégawatts, dont 2 453 mégawatts déjà exploités à travers quinze centrales de la SNEL et une vingtaine d’ouvrages indépendants.
La Ministre a également mis en avant le rôle clé du projet hydroélectrique Inga 3, présenté comme un pilier de la transition énergétique africaine. Son empreinte carbone sur trente ans ne représenterait que 0,015 % de celle d’une centrale à charbon équivalente. Sa mise en service devrait contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à la neutralité carbone régionale, à la décarbonation du secteur minier et à la lutte contre la déforestation.
En parallèle, l’Agence nationale de l’Électrification et des Services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) poursuit le déploiement de mini-réseaux solaires, de kits domestiques et du Fonds Mwinda, un mécanisme visant à mobiliser 5 milliards de dollars pour l’électrification rurale et la promotion des cuissons propres.
La RDC a également engagé des partenariats stratégiques, notamment avec les États-Unis, dans le développement d’une chaîne de production de batteries pour véhicules électriques. Ces initiatives visent à sécuriser l’approvisionnement en minerais stratégiques tout en limitant les circuits illicites qui alimentent l’insécurité dans l’Est du pays.
Enfin, Marie Nyange Ndambo a insisté sur la nécessité d’une transition énergétique « juste, souveraine et efficace » qui concilie climat, développement et dignité humaine. Elle a appelé les partenaires et investisseurs internationaux à soutenir la RDC dans la mobilisation des financements massifs indispensables à cette ambition.
La RDC réitère ainsi son ouverture à des partenariats fondés sur les solutions bas carbone, le transfert de technologie, la co-production de solutions vertes et la valorisation des solutions fondées sur la nature, offrant de vastes opportunités d’investissement à fort impact.





