L’activité volcanique reste soutenue aux volcans Nyiragongo et Nyamulagira, avec une éruption en cours au Nyamulagira et une ascension de l’activité sismique vers la surface. C’est l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) qui l’indique dans son bulletin spécial du 21 octobre 2024, relatif à l’activité de ces deux volcans.
Dans ce bulletin, l’OVG informe les populations de Goma et de ses environs que les données instrumentales traitées dans le cadre du service minimum mettent en évidence des faits saillants, notamment ceux liés à la sismologie.
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L’activité sismo-volcanique est très prononcée dans la zone comprise entre les deux volcans actifs, avec une concentration accrue dans et autour du cratère du volcan Nyamulagira, où l’activité a sensiblement migré et se trouve actuellement en surface.
« En ce qui concerne le Nyiragongo, l’activité reste concentrée dans son cratère central. Le niveau d’énergie a augmenté de manière significative aux stations de Ramangabo et Rusayo, plus proches du volcan Nyamulagira. »
L’activité superficielle au Nyamulagira et l’augmentation de l’énergie indiquent un nouvel apport en magma, conduisant à un renforcement de l’éruption en cours et à l’hypothèse d’une probable prochaine ouverture d’un site éruptif sur les flancs de ce volcan. L’activité tectonique du Rift Est Africain est quant à elle essentiellement concentrée dans le lac Kivu.
Concernant la géochimie, le directeur général intérimaire de l’OVG, Georges Mavonga Tuluka, a indiqué qu’une importante augmentation du volume de dioxyde de soufre (SO₂) contenu dans le panache du volcan Nyiragongo a été observée durant la semaine d’étude.
« Il a également été constaté une augmentation des concentrations et des flux de dioxyde de carbone (CO₂) dans les fractures situées sur le flanc sud du volcan Nyiragongo. Les concentrations de dioxyde de carbone trouvées dans les mazuku indiquent que ces sites sont toujours dangereux et à éviter, surtout en cette période pluvieuse ».
Par ailleurs, les données instrumentales de la géodésie ont prouvé que les mesures géodésiques dans la ville de Goma et dans le territoire de Nyiragongo montrent une dilatation des fractures situées sur le flanc sud du volcan Nyiragongo.
« Les mesures marégraphiques montrent une diminution du niveau des eaux du lac Kivu, évaluée à 2,84 cm ».
Selon l’OVG, la maintenance des réseaux de surveillance a été effectuée de manière intensive et continue. L’OVG demande à la population de Goma et de ses environs de l’aider à sécuriser ses équipes et équipements sur les différents sites.
Enfin, au volcan Nyiragongo, l’activité reste soutenue, conduisant à l’augmentation du dégazage du lac de lave et à l’augmentation de la teneur en dioxyde de carbone dans les fractures situées sur le flanc sud du Nyiragongo. Cette activité nécessite un suivi minutieux et continu. Le niveau d’alerte du volcan Nyiragongo reste au jaune, d’où l’appel de l’OVG à la vigilance.