À l’occasion de la Journée internationale des personnes vivant avec handicap, l’ingénieur Isaac Musharhamina a appelé, ce jeudi, les constructeurs à intégrer des rampes et infrastructures adaptées dans les bâtiments de Bukavu pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap. Selon lui, ces aménagements permettent notamment aux personnes souffrant d’un handicap du pied de monter sur des étages avec leur bicyclette, facilitant ainsi leur mobilité et leur participation à la vie sociale.
Dans ses propos, Musharhamina souligne que de nombreux bâtiments publics et privés, y compris les hôpitaux, marchés, supermarchés et parkings, ne respectent pas les normes urbanistiques d’accessibilité.
« La plupart des maisons sont construites sans rampes, et il n’existe pas de parkings pour bicyclettes destinés aux personnes vivant avec handicap », déplore-t-il. Cette situation, ajoute-t-il, limite l’accès de cette catégorie de population aux services essentiels et aux espaces publics.
L’ingénieur identifie plusieurs obstacles à l’inclusion : un manque de connaissance et de formation parmi les acteurs de la construction, des défis techniques pour concevoir des bâtiments accessibles, et des contraintes financières. Les maîtres d’ouvrage, explique-t-il, considèrent souvent l’inclusion comme une dépense supplémentaire et privilégient des solutions moins coûteuses, au détriment des normes d’accessibilité.
Pour remédier à ces lacunes, Musharhamina recommande aux autorités responsables de l’octroi des permis de construire d’imposer l’obligation d’inclure des personnes vivant avec handicap dans les projets de construction, surtout pour les bâtiments publics et accessibles au public.
Il appelle également les ingénieurs et architectes à concevoir des plans respectant les normes techniques et urbanistiques et à penser à toutes les catégories de personnes handicapées, y compris les malvoyants et les personnes à mobilité réduite.
« Si les autorités mettent cette obligation dans les permis et si les ingénieurs et maîtres d’ouvrage respectent les normes, nous pourrons enfin intégrer pleinement les personnes vivant avec handicap dans notre société », conclut Isaac Musharhamina.

