Chaque 14 novembre, le monde célèbre la Journée mondiale du diabète, un rendez-vous annuel dédié à la sensibilisation sur cette maladie silencieuse, à ses complications, ainsi qu’à la promotion de la prévention et du traitement. Mais pour Marie Minani, directrice du Centre d’appui à la promotion de la santé (CAPSA asbl), cette journée va bien au-delà des seules personnes atteintes.
Placée sous le signe de l’inclusion et de la prévention, elle concerne tout le monde : le grand public, les prestataires de soins, mais aussi les familles des malades. Tous sont appelés à se mobiliser face à l’ampleur du diabète, une maladie encore trop ignorée en République démocratique du Congo.
« Tout le mois de novembre est une période de mobilisation autour du diabète, une maladie silencieuse mais qui prend de l’ampleur. Malheureusement, en République démocratique du Congo, il est difficile d’avoir des statistiques précises sur le diabète, car cette maladie ne reçoit pas assez d’attention », explique Marie Minani.
Pour elle, la lutte contre cette pathologie souffre d’une grande faiblesse : le manque d’intérêt des partenaires techniques et financiers, ainsi que du gouvernement congolais. Ce déficit d’engagement complique la mise en place d’actions durables de prévention, de dépistage et de prise en charge.
Thème 2025 : « Le diabète au travail »
En 2025, le thème retenu pour cette journée est « le diabète au travail ». Il met en lumière les défis auxquels font face les personnes diabétiques sur leur lieu de travail. L’objectif est d’encourager des environnements plus inclusifs, solidaires et informés, en incitant employeurs et employés à améliorer la communication et à mettre en place des mesures de soutien.
La directrice du CAPSA dénonce les nombreuses discriminations auxquelles sont confrontés les diabétiques dans leur cadre professionnel : manque d’empathie, absence d’accompagnement psychologique ou financier, ignorance, ou encore incompréhension liée aux symptômes et complications.
« Le patient diabétique a besoin de compréhension, d’un environnement adapté et de soutien pour gérer sa maladie au quotidien. Les personnes diabétiques font face à plusieurs difficultés dans leur environnement professionnel : le manque d’attention de la part de leurs collègues, l’ignorance sur la maladie qui génère des conflits, le manque de moyens financiers pour se soigner, l’absence de connaissance sur les signes avant-coureurs des complications, et enfin le stress, qui est un facteur aggravant. »
Un cercle vicieux entre pauvreté et diabète
Marie Minani met également en garde contre le lien étroit entre pauvreté et diabète. Selon elle, non seulement les complications aggravent la précarité, mais la pauvreté elle-même favorise le diabète à cause du stress permanent.
« C’est un cercle vicieux qu’il faut briser », insiste-t-elle.
Pour briser ce cycle, elle appelle à une mobilisation générale : malades, proches, prestataires de soins, décideurs politiques et communautés doivent s’impliquer.
« Il est temps d’agir ensemble. Le diabète est une urgence silencieuse. Attendre demain, ce sera trop tard. »
Deux volets pour la Journée mondiale du diabète 2025
Le thème 2025 varie selon les organisations internationales :
– L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met l’accent sur « Le diabète touche tous les âges », rappelant que la maladie peut frapper de l’enfance jusque dans la vieillesse et soulignant l’importance de soins intégrés tout au long de la vie.
– La Fédération internationale du diabète (FID) maintient son thème central pour la campagne 2024-2026 : « Le diabète au travail », avec un focus particulier pour 2025.