À l’occasion de la Journée Internationale de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), célébrée chaque 12 décembre, la rédaction de La Prunelle RDC s’est rapprochée de plusieurs structures de santé dans la province du Sud-Kivu pour mesurer l’état de la gratuité des soins, notamment dans le domaine de la maternité tel que voulu par le Gouvernement congolais.
Selon Sawasawa Bahidika Joseph, infirmier au Centre Hospitalier Saint Antoine Marie Zacharie de Mbobero, la gratuité de la maternité est toujours en vigueur dans son établissement. Cependant, certaines femmes continuent d’accoucher à domicile, ne comprenant pas pleinement l’importance de la maternité.
« Oui, la gratuité est toujours en application dans notre centre, mais certaines femmes ont de mauvaises habitudes : malgré la gratuité, elles accouchent encore chez elles », explique-t-il.
Bahidika souligne également que, compte tenu de la situation sécuritaire dans la région, le gouvernement n’assure pas un suivi effectif. Il insiste toutefois sur l’engagement du personnel de santé.
« On ne peut pas blâmer le gouvernement pour le moment, car la situation sécuritaire n’est pas bonne. Mais les agents de santé font de leur mieux, conformément au serment qu’ils ont prêté. »
L’infirmier exhorte les mères à recourir aux maternités et à ne pas attendre d’accoucher à la maison.
Pour sa part, Buchekabirhi Mukobozi, infirmier titulaire du Centre de Santé de Référence de Kamanyola, indique que la gratuité de la maternité y est en place depuis deux ans, grâce à l’appui de l’AAP, financé par la Banque mondiale et le gouvernement congolais.
« Cela fait environ deux ans que la gratuité de la maternité est prise en charge au centre de santé de Kamanyola grâce à l’AAP », précise-t-il.
Cependant, Mukobozi note que cette gratuité connaît des difficultés, notamment en raison du non-paiement des subsides destinés à motiver le personnel soignant. Cette situation entraîne une baisse de fréquentation des maternités.
« La non-application effective de la gratuité, combinée à la non-motivation des personnels soignants, influence la fréquentation des mamans à la maternité », ajoute-t-il.
La Journée Internationale de la Couverture Sanitaire Universelle 2025 est célébrée sous le thème : « Soins trop chers ? On en est malades ! », mettant en lumière l’urgence d’investir dans des systèmes de santé solides afin de garantir l’accès aux soins pour tous, sans frais exorbitants, et prévenir la pauvreté liée aux dépenses de santé.

