Journée mondiale de la prévention du suicide : le psychologue Victor Mubake alerte sur l’impact des discours de haine sur la santé mentale

Suicide
A fabric low poly suicide rope with slipknot placed on the white concrete wall with white space on left. 3D illustration and rendered by program Blender.

À l’occasion de la Journée mondiale de la prévention du suicide, célébrée chaque 10 septembre, le psychologue clinicien Dr. Victor Mubake a mis en garde contre les effets psychologiques des discours de haine, particulièrement dans un contexte de tension sécuritaire comme celui que traverse la RDC.

Contacté ce mercredi 10 septembre, il souligne que « les discours de haine sont malheureusement devenus très fréquents dans notre société. Leur impact psychologique est réel et profond. L’un des effets les plus préoccupants est sans doute l’atteinte à l’estime de soi. »

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Selon lui, une personne ciblée par ces propos peut se sentir rabaissée, déshumanisée et rejetée, au point de croire qu’elle n’a aucune valeur aux yeux des autres. Cette situation favorise l’isolement progressif et peut conduire à des pensées suicidaires.

« Il est important de rappeler que chacun n’a pas la même capacité à gérer les épreuves de la vie, et que certains peuvent basculer rapidement sous le poids de la haine et de l’exclusion », prévient-il.

Le psychologue met également en garde contre l’impact social de ces discours, qui alimentent la division, la méfiance et les tensions entre groupes.

« Ils peuvent même engendrer des violences et provoquer des ruptures profondes entre communautés, contribuant ainsi à la formation d’une société fragmentée », avertit-il.

Victor Mubake identifie plusieurs facteurs récurrents de suicide dans les communautés : l’isolement social, les traumatismes non traités (abus, événements de vie majeurs sans accompagnement), le désespoir lié à la pauvreté, au manque de perspectives et à une détresse prolongée.

« En parler, écouter et accompagner reste essentiel pour sauver des vies », insiste-t-il.

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Face à cette situation, il lance un appel à l’unité et à la solidarité communautaire, particulièrement à Bukavu et en RDC, où l’insécurité, la peur et l’incertitude pèsent lourdement sur les cœurs. Il exhorte la population à éviter l’isolement, qui expose à des pensées sombres et peut conduire au suicide.

« Pour prévenir cela, cultivons la proximité, l’écoute, la solidarité et l’entraide », conclut le Dr Victor Mubake.

Édith Kazamwali

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