Journée mondiale de la santé sexuelle : La Prunelle RDC appelle à briser les tabous et à ouvrir un débat inclusif en RDC

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À l’occasion de la Journée mondiale de la santé sexuelle, célébrée ce jeudi 4 septembre 2025, La Prunelle RDC asbl a appelé à briser les tabous autour de la sexualité et à ouvrir un débat « sérieux, franc et inclusif » au sein de la société congolaise.

Dans un communiqué de presse, cette organisation, qui œuvre pour la promotion des femmes, des jeunes et des minorités en particulier à l’Est de la République Démocratique du Congo, dénonce le manque criant d’information et d’éducation sexuelle.

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Cette carence, selon elle, expose les populations vulnérables à de multiples risques et entraîne des conséquences graves :

  • violences basées sur le genre,
  • grossesses non désirées suivies des avortements clandestins
  • absence de consentement,
  • propagation des infections sexuellement transmissibles,

Le thème retenu pour l’édition 2025, « la justice sexuelle », vise à promouvoir les droits sexuels afin que chacun puisse vivre sa sexualité sans peur, honte, discrimination ni stigmatisation.
Il met également l’accent sur la protection de l’autonomie corporelle, le libre choix de la procréation et l’accès universel à une information sexuelle exacte, non censurée et fiable.

Pour La Prunelle RDC, la santé sexuelle constitue un droit fondamental et un élément essentiel du bien-être général, en particulier pour les jeunes. Pourtant, en RDC et notamment aux Kivus, ce sujet reste largement tabou malgré la persistance d’un nombre élevé de violences.

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« De nombreuses jeunes filles et femmes subissent encore l’acte sexuel au lieu d’en être parties prenantes du plaisir. Des centaines d’autres continuent d’être victimes de violences sexuelles, parfois dans leurs foyers, parfois dans un contexte de guerre et d’insécurité persistante à l’Est de la RDC », souligne le communiqué.

L’organisation cite également les nombreux cas de fœtus abandonnés dans les communes de Bukavu et dans les territoires environnants, des situations qui témoignent du silence criant sur les grossesses non désirées, souvent liées au manque d’accès aux méthodes contraceptives.

Face à ce constat, le Département de la Santé Sexuelle et Reproductive de La Prunelle RDC formule plusieurs recommandations :

  • Briser les tabous autour de la sexualité et ouvrir un débat inclusif au sein de la société congolaise ;
  • Faciliter l’accès à la contraception, notamment pour les jeunes filles, afin de prévenir les grossesses non désirées et réduire les drames silencieux ;
  • Faire évoluer la législation avec des lois modernes et adaptées au 21e siècle, garantissant les droits sexuels et reproductifs de tous ;
  • Encourager les familles, les écoles, les Églises, les Mosquées et les structures communautaires à renforcer la sensibilisation, l’éducation et la formation sur la sexualité, le consentement et la justice sexuelle.

Enfin, l’organisation estime que dans un pays marqué depuis des décennies par les conflits, la promotion de la santé sexuelle constitue une urgence et une priorité pour protéger les jeunes, les femmes et les minorités, et construire une société plus juste, inclusive et respectueuse de la dignité humaine.

Vinciane Ntabala

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