Au Sud-Kivu, dans le territoire de Kabare, des habitants du groupement de Luhihi ont organisé ce mercredi 5 novembre 2025 une marche pacifique pour protester contre la décision du chef de groupement intérimaire de déguerpir tous les investisseurs du site minier de Lomera, avec effet rétroactif au mardi précédent.
Les manifestants, dont de nombreuses femmes, ont parcouru le trajet depuis le port de Lomera jusqu’au domicile du chef de centre de négoce, scandant des chants illustrant la misère et la détresse endurées par la population depuis la fermeture du site.
Dans un mémorandum lu sur place, les habitants ont demandé la présence du gouverneur nommé par le groupe armé AFC-M23, Patrick Busu Bwa Ngwi Nshombo, pour clarifier la décision du chef de groupement M. Ciringwi et procéder à la réouverture du site, permettant ainsi la reprise des activités minières.
Les manifestants estiment que la décision aggrave la détresse d’une population qui dépendait principalement de l’exploitation artisanale minière pour sa survie, après avoir délaissé l’agriculture, l’élevage et la pêche.
« Nous demandons que messieurs Justin Cihire, Jaliri Mbasi et Bashizi Ciringwi, respectivement chef de centre, chef de village Lomera et chef de groupement, soient déchus de leurs fonctions pour complicité dans le déguerpissement du sable minéralisé au site de Kajabwe, laissant la communauté dans la pauvreté », lit-on dans le mémorandum.
Les habitants ont également rappelé que cette décision viole le communiqué du gouverneur interdisant l’accostage des bateaux et pirogues motorisées à Lomera. Le secrétaire du chef de centre, ayant réceptionné le mémorandum, s’est engagé à le transmettre à sa hiérarchie dans les délais souhaités par les manifestants.
« Tout en sollicitant la réouverture du site minier, nous restons ouverts au dialogue, mais fermes dans notre engagement à défendre nos droits, notre dignité et notre survie », ont-ils insisté.
Depuis la fermeture provisoire du site, destinée à identifier les creuseurs artisanaux, plusieurs voix s’élèvent pour demander la reprise des activités afin de permettre aux habitants et investisseurs de reprendre leurs activités. À ce jour, de nombreuses questions restent sans réponse concernant le sort des personnes ayant investi leurs biens à Lomera.





