L’Association des Femmes Journalistes Engagées pour la Paix (AFJP) asbl dénonce l’exploitation sexuelle dont sont victimes les femmes travaillant dans certains sites miniers de la ville de Kamituga, dans la province du Sud-Kivu.
Selon les témoignages recueillis par l’organisation, plusieurs femmes se plaignent d’abus sexuels, d’exploitation et de harcèlement de la part des propriétaires de puits, communément appelés « PDG ». Ces derniers exigeraient des rapports sexuels en échange de meilleures conditions de travail dans les sites d’extraction d’or.
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L’AFJP indique avoir enregistré cinq plaintes provenant de cinq femmes différentes victimes de ces abus. Parmi ces témoignages, l’une des victimes affirme qu’un PDG lui aurait vendu des pierres dépourvues d’or en représailles à son refus d’avoir des relations sexuelles avec lui. Dans un autre cas, un autre propriétaire aurait expulsé trois femmes de sa machine d’exploitation et confisqué six sacs de pierres leur appartenant pour les mêmes raisons.
« Nous avons reçu cinq plaintes de femmes différentes. L’une d’elles raconte qu’après avoir refusé de céder aux avances sexuelles d’un PDG, celui-ci lui a vendu des pierres sans or. Trois autres femmes ont été chassées de la machine d’un autre exploitant, qui a également confisqué six sacs de leurs pierres. Nous dénonçons et condamnons fermement ce comportement des propriétaires de puits d’or, » a déclaré Mme Immaculée Chakupewa, coordinatrice de l’AFJP.
Face à ces conditions, de nombreuses femmes craignent de continuer à travailler sur ces sites, redoutant notamment l’exposition à de graves maladies sexuellement transmissibles.
La ville de Kamituga, où l’exploitation artisanale constitue l’activité principale, voit des femmes, des hommes, des jeunes garçons et des filles œuvrer dans les mines pour assurer la survie de leurs familles.
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Pour l’AFJP, ces actes d’exploitation sexuelle, d’abus et de harcèlement représentent une violation grave des droits des femmes. L’organisation appelle toutes les structures œuvrant dans le secteur minier à intervenir de toute urgence pour mettre fin à ces crimes perpétrés contre les femmes artisanes.