Le samedi 9 novembre 2024, le village de Magunda, situé dans le groupement Basimukindji1, secteur d’Itombwe, dans la zone de santé des Hauts Plateaux d’Uvira, a été frappé par une tragédie sanitaire. Cinq personnes ont perdu la vie, dont un père et ses quatre enfants, après avoir présenté des symptômes inquiétants d’une maladie mystérieuse.
Selon les témoignages recueillis par un acteur du Réseau Local de Protection des Civils (RLPC), les victimes ont succombé à des signes particulièrement alarmants : un saignement abondant des yeux, du nez et de la bouche. La maladie, pour l’heure non identifiée, a choqué la communauté, laissant les habitants dans un état de panique et d’incompréhension. La situation est d’autant plus préoccupante que cette pathologie est totalement inconnue des autorités sanitaires locales.
Le village de Magunda fait partie d’une zone déjà fragilisée par une absence criante de services de santé de proximité.
Depuis 2019, le bureau de la zone de santé des Hauts Plateaux a été délocalisé dans les Moyens Plateaux, surplombant la ville d’Uvira, laissant les populations de la région dans une situation de grande vulnérabilité.
Cette délocalisation a particulièrement affecté la prise en charge des malades, car les personnels soignants ne sont plus présents sur place pour répondre aux besoins urgents des habitants.
De plus, la situation sanitaire est aggravée par les nombreux décès maternels signalés en 2023.
Selon les populations locales, près de 40 femmes enceintes sont mortes après avoir été transportées sur des civières (« Kipoyi ») vers les Moyens Plateaux, où se trouve l’hôpital. Ces tragédies révèlent l’urgence de rétablir des services de santé proches des communautés rurales et isolées.
Face à cette situation alarmante, plusieurs recommandations ont été émises par les acteurs locaux de la protection civile pour éviter que de nouvelles vies soient perdues.
Les acteurs sociaux appellent les autorités sanitaires à envoyer rapidement une équipe spécialisée pour diagnostiquer cette maladie inconnue, afin de mieux comprendre ses causes et sa propagation, et ainsi prendre des mesures préventives appropriées.
« Il est impératif que le bureau de la zone de santé des Hauts Plateaux soit rétabli à proximité des populations, afin de faciliter l’accès aux soins et d’améliorer la réponse sanitaire face aux urgences ».
Des acteurs sociaux dans la région appellent également le Cluster de protection civile à faire un plaidoyer urgent auprès des autorités compétentes pour garantir le retour des personnels soignants dans les zones touchées, afin de fournir des soins directs et efficaces à la population vulnérable.
« Les acteurs humanitaires et les organisations de protection civile doivent maintenir une surveillance active dans la zone, pour suivre l’évolution de la situation et apporter un soutien rapide aux communautés en cas de nouveaux cas suspects ».