Goma. Le Collectif des radios et télévisions communautaires du Nord-Kivu (CORACON) a organisé, ce mardi 23 décembre 2025, un forum d’échanges avec des leaders communautaires autour des symptômes psychologiques liés aux conflits armés en ville de Goma. Cette rencontre visait à partager des expériences vécues par la population pendant et après les affrontements entre le M23-AFC et les FARDC, et à réfléchir aux mécanismes de prévention et de prise en charge des traumatismes.
Au cœur des discussions, les participants ont évoqué les conséquences psychologiques des violences armées, notamment les chocs émotionnels profonds causés par les scènes de mort, les déplacements forcés et l’insécurité persistante. Selon le psychologue Zélote Tahoya, intervenant principal du forum, Goma a connu des événements particulièrement meurtriers qui ont durablement affecté la santé mentale des habitants. Il a indiqué que ces traumatismes se manifestent par divers troubles psychologiques nécessitant une attention spécialisée.
Malgré l’ampleur du choc, Zélote Tahoya a insisté sur l’importance de la prévention et de l’accompagnement psychologique. Il a appelé la population à reconnaître les signes de détresse, à s’informer et à recourir, lorsque c’est possible, aux services de psychologues cliniciens ou à des personnes de confiance.
« Il est essentiel d’identifier les signes traumatiques et de chercher de l’aide, soit auprès d’un professionnel, soit auprès d’un confident capable d’écouter et de soutenir », a-t-il expliqué.
Le psychologue a également recommandé d’éviter l’isolement, de maintenir des liens sociaux et de participer à des espaces de partage tels que les groupes communautaires, les cercles d’amis ou les communautés religieuses. Il a par ailleurs souligné l’importance du repos et d’une bonne gestion du temps afin de réduire le stress et l’épuisement émotionnel.
De leur côté, plusieurs participants ont partagé des éléments des épreuves traversées pendant la période de crise, évoquant des images choquantes et des situations difficiles vécues durant les combats. Ils ont toutefois exprimé leur engagement à appliquer les conseils reçus afin de préserver leur bien-être et celui de leurs communautés, malgré les conditions de vie encore précaires.
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Les échanges ont mis en évidence le besoin urgent d’un accompagnement psychosocial renforcé à Goma et dans ses environs. Beaucoup d’habitants, ont souligné les participants, continuent de souffrir des séquelles du conflit, souvent aggravées par le manque de moyens financiers pour consulter des spécialistes ou par l’insuffisance d’informations sur les risques liés aux traumatismes non pris en charge.
CORACON affirme, à travers cette initiative, sa volonté de contribuer à la sensibilisation communautaire et à la diffusion d’informations utiles sur la santé mentale, dans une province où la population reste marquée par des années de violences armées.

