L’institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) vient de dévoiler les résultats atteints à travers les composantes Manioc et Intégration régionale dans le cadre du Projet Intégré de Croissance Agricole (PICAGL) et dont il était le partenaire de mise en œuvre au Sud-Kivu et au Tanganyika.
C’était au cours d’un symposium de restitution des résultats organisé pendant deux jours à Bukavu Chef-lieu du Sud-Kivu du lundi 27 au mardi 28 mai 2024. Au cours de ce symposium, l’IITA a passé en revue les grandes réalisations de ce projet qui a permis aux deux provinces concernées d’avoir des variétés améliorées des maniocs et du riz.
À en croire Bernard Vanlauwe, DG de l’IITA en charge de la recherche pour le développement, au-delà des semences améliorées introduites grâce au PICAGL, les deux composantes du projet ont également permis la réhabilitation et l’équipement des laboratoires au CRSN Lwiro mais également à l’INERA Mulungu ainsi que l’équipement du laboratoire d’analyse des aflatoxines.
Suivant les différentes présentations, on note que grâce au PICAGL, le Tanganyika dispose désormais des points de vente où on peut trouver la farine de manioc de très haute qualité ( des farines panifiables) qui facilite également la fabrication des produits à base du manioc comme la Chikwange, les pains, les biscuits…
Par rapport au rendement du manioc sur le champ, les résultats présentés démontrent que le projet a dépassé la cible prévue de 14 tonnes par hectare à plus de 20 tonnes par hectare. Par rapport au nombre des ménages, pour le Tanganyika, le projet est à plus de 44.000 ménages touchés sur les 52.000 prévus.
Pour ce qui est de l’intégration régionale, le projet compte à son actif des boursiers qui ont obtenu leurs diplômes de Master, des semences biofortifiées de maïs introduites.
Le projet a également mené des activités d’agroforesterie, de reboisement sans oublier les formations des producteurs et les différents acteurs des chaines de valeur.
Dans le lot des résultats, on note plusieurs études réalisées pour le compte du projet.
Pour ce qui est de la qualité des produits alimentaires, au Sud-Kivu le projet compte à son actif la grande innovation de la mise en place d’une usine (5tonnes/jour) de l’Aflasafe qui aide à avoir des aliments sains sans toxines.
Pendant ces deux jours, les résultats présentés ont été très éloquents et révèlent les progrès significatifs réalisés nonobstant quelques difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre des activités du projet.
Dans sa présentation, Docteur Léon Nabahungu, Chef du projet PICAGL à l’IITA a loué l’apport de son institution dans la réussite de ce projet du gouvernement congolais dans l’amélioration de la production agricole. Celui-ci évalue à plus de quatre-vingt-dix pourcents la réussite du PICAGL à travers les composantes manioc et intégration régionale.
« Pour l’intégration régionale, le travail était beaucoup plus lié à faire des recherches qui peuvent aider les chaînes de valeur Riz, lait et les aspects d’agroforesterie. Donc, on travaillait ensemble pour mener des recherches et trouver des solutions. Il y avait aussi la capacitation de l’INERA parce qu’on sait que c’est l’institution qui va assurer la durabilité de ce projet, et pour être chercheur, il faut étudier et avoir un niveau soit de master, soir de doctorat. Pour le manioc, le niveau à atteindre était de plus de 80 000 ménages (60% au Sud-Kivu et 40% à Kalemie). On peut retenir qu’ on a invité les partenaires pour montrer les résultats qu’on a atteint et discuter des leçons apprises pendant l’exécution du projet et sa pérennisation. On peut s’évaluer à 95% de réussite. Si on va à Kalemie, il y a la vallée de la Rugumba qui est une grande vallée de production du manioc et du riz, on a perdu plus de 40% de nos efforts suite aux inondations et on discute aujourd’hui qu’est ce qu’on peut encore faire. Au Sud-Kivu et au Tanganyika avait le target de plus de 80 000 ménages mais on a atteint 20 millions. Et nous on se dit on a fait un petit plus. Le bailleur est là, il peut facilement voir ce qui a été prévu et ce qui a été fait. Le bailleur a toute une équipe de suivi et évaluation qui fait ce travail. Au Sud-Kivu pour le manioc, on est à 64.000 ménages qui ont bénéficié directement de nos semences et de nos technologies agricoles », a soutenu Leon Nabahungu.
Le Coordonnateur provincial du PICAGL au Tanganyika qui a pris part à ce symposium de restitution a salué les résultats atteints.
Pour Jean Paul Btibuha, les leçons apprises et les résultats atteints permettront aux gouvernements central et provincial ainsi qu’aux acteurs de développement de mener à bon port des futurs projets de développement dans les deux provinces (Sud-Kivu et Tanganyika).
Celui-ci a rappelé la nécessité de capitaliser les résultats présentés enfin de la pérennisation des acquis du PICAGL.